Les années 2010 auront été celles de William et d’Emma, les deux prénoms les plus populaires depuis 10 ans chez les petits Québécois.

Depuis 2010, pas moins de 7500 petits Québécois ont été prénommés William, dont 739 l’an dernier. Chez les filles, tout près de 5000 ont hérité du prénom Emma, dont 612 l’an dernier.

La popularité de Léa ne s’est pas démentie non plus depuis le début de la décennie. Elle s’est retrouvée trois fois au sommet et six fois au deuxième rang du prénom féminin le plus populaire. Suivent les petites Olivia, qui ont été au troisième rang pendant sept des dix dernières années. Florence, Alice, Zoé, Rosalie et Charlotte font aussi bonne figure, apparaissant chaque année au palmarès des 10 prénoms féminins les plus choisis.

Prénoms en « a »

Chez les filles, la décennie aura ainsi été celle des prénoms en « a » — les Olivia, Livia, Eva, Victoria, Mia, Sofia, Mila et Maeva — qui ont été préférées aux prénoms en « ie », très en vogue dans les années 80-90. Ces années-là, il y a eu des dizaines de milliers de Julie, Stéphanie, Valérie et Mélanie, autant de prénoms qui, chacun, ne sont plus donnés ces années-ci qu’à une poignée de nourrissons.

Du côté des garçons, hormis 2012 où Nathan est arrivé premier, William a été de loin le prénom le plus souvent donné chaque année de la décennie. Thomas est le deuxième prénom le plus à la mode depuis 2010. Relativement peu fréquent au début de la décennie, Logan a gagné en popularité d’année en année pour se classer deuxième en 2017 et 2018.

Les prénoms d’origine hébraïque (Léa, Nathan, Raphaël et Raphaëlle, Jacob, Noah, Samuel, Gabriel, etc.) continuent de séduire beaucoup de parents.

Dans son bilan démographique publié ce mois-ci, l’Institut de la statistique du Québec relève que « les dix prénoms les plus fréquents sont donnés à 11 % des filles et à 13 % des garçons nés en 2018 ».

Effets de mode

Si les modes s’installent souvent pendant une dizaine d’années, certains prénoms disparaissent totalement à un moment donné. Très à la mode en 2010, Olivier a presque déjà disparu des écrans radars. Les prénoms composés n’ont plus la cote non plus.

Certains prénoms disparaissent pendant des décennies et reprennent un gros envol des décennies plus tard, comme Henri, Arthur ou Joseph (qui a été le plus populaire au XIXe siècle au Québec et qui est donné ces années-ci à une soixantaine de poupons annuellement).

Le démographe Louis Duchesne, qui est aujourd’hui à la retraite et qui était passionné par l’étude des prénoms, a déjà fait observer que la popularité d’un prénom venait souvent d’une série télé très regardée, de chanteuses particulièrement en vogue (Marie-Mai, ces dernières années) ou, à une autre époque, de personnages marquants.

Au début du XXe siècle, il y avait quantité de Roméo et Juliette, par exemple, tandis que les Napoléon et Joséphine québécois ont atteint un sommet vers 1870.