(Pékin) Certains parents sont furieux. Une province chinoise veut les obliger à envoyer leur enfant au lit avant 22 h, même s’ils n’a pas fini ses devoirs…

La proposition de directive de la province du Zhejiang a déclenché une polémique nationale dans un pays où les enfants sont souvent surchargés de travail scolaire, auquel viennent s’ajouter moult cours privés et activités en tout genre.

Objectif : décrocher son bac et son billet d’entrée dans les meilleures universités du pays, où le système éducatif est ultra-compétitif.

Pour lutter contre le toujours plus de devoirs, le Zhejiang a donc proposé lundi d’inviter les parents à envoyer leur rejeton au lit à 21 h s’il est écolier, et à 22 h s’il est au collège, et ce même si les devoirs ne sont pas finis.

Le plan d’action provincial, qui n’est pas encore entré en vigueur, appelle aussi les parents à « éviter d’entrer en concurrence avec les autres » et à mettre fin aux cours privés pendant le week-end et les vacances.

L’idée suscite un tollé de la part de parents qui disent redouter que leur enfant se retrouve désavantagé dans sa scolarité.

« Je suis contre : cela va déresponsabiliser les enfants dès le plus jeune âge », tempête un internaute sur le réseau social Weibo.

« C’est ridicule. Le pays a-t-il encore un avenir ? » s’interroge un autre.

Le très officiel Quotidien du peuple, organe du Parti communiste au pouvoir, a cru bon intervenir dans le débat.

« Bien peu de parents veulent que leurs enfants soient surchargés de travail », a estimé le journal, mais en même temps « avoir d’excellents résultats scolaires est indispensable pour avoir son bac et réussir ensuite sa carrière dans un environnement compétitif ».

D’autres parents approuvent cependant l’initiative provinciale.

« Laissons les enfants vivre leur enfance et être heureux », écrit un internaute.

« Je ne veux pas que ma fille soit une machine à faire des devoirs », implore un autre.

Le quotidien de langue anglaise China Daily relève que la vraie question est celle d’une réforme du bac, afin que l’examen ne soit plus « l’alpha et l’oméga de l’avenir des enfants ».

« Plutôt que de s’attaquer à un symptôme, une réforme globale de l’éducation est nécessaire pour traiter la maladie et faire en sorte que les enfants aient une enfance heureuse sans passer leur temps à étudier », plaide le journal.