Se faire lire des histoires à la Grande Bibliothèque, ce n’est pas étonnant. Sauf quand ce ne sont pas les bibliothécaires qui lisent à voix haute… Dimanche à 14 h, ce sont des enfants de 8 à 10 ans qui présenteront des extraits de trois minutes de leurs contes ou romans préférés, à l’occasion de la première finale nationale du Défi Lis avec moi.

Ces 13 lecteurs ont été choisis parmi plus de 7000 élèves de 28 commissions scolaires du Québec. C’est Laurianne Guay-Gomez, de l’école Saint-Étienne, qui représente la Commission scolaire de Montréal. Lis avec moi est un organisme à but non lucratif dont la mission est de promouvoir le plaisir de lire et la littérature.

« Si ça avait existé quand j’étais jeune, j’aurais probablement participé, dit en entrevue Simon Boulerice, auteur jeunesse et porte-parole de Lis avec moi. J’étais le genre d’enfant qui aimait beaucoup lire et qui aimait beaucoup les concours d’art oratoire. »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

L’auteur jeunesse Simon Boulerice est porte-parole du Défi Lis avec moi.

Le plaisir de prendre la parole

Lors du dernier Salon du livre de Montréal, Simon Boulerice a assisté aux prestations de deux enfants. « Vraiment, j’ai été flabbergasté, témoigne-t-il. On voit le plaisir de prendre la parole et de jouer des personnages, puisque les jeunes jouent les dialogues et la narration à voix haute. » 

« C’est une célébration de la lecture et non pas du théâtre, parce que ce sont vraiment des romans ou des contes qui sont lus. » — L’écrivain Simon Boulerice, porte-parole de Lis avec moi

Simon Boulerice est le président du jury, qui compte notamment l’animateur Jean-René Dufort et l’auteur Pierre-Yves Villeneuve. Il aura l’ingrate tâche de désigner un « grand lecteur », qui aura la chance d’enregistrer un livre audio chez Planète Rebelle. « Il n’y a pas de grand gagnant, mais un grand lecteur, insiste Simon Boulerice. Ça se veut vraiment ludique et décontracté ; c’est un jeu, pas un concours. »

Déployer l’empathie

L’auteur jeunesse a commencé à lire assidûment à la fin du primaire. « Ma prof de 4e année m’avait dit que j’écrivais bien, se souvient-il. Elle parlait juste de ma calligraphie. Moi, j’ai pensé que j’étais un écrivain. Donc, j’ai commencé à lire beaucoup. Je me disais : si je suis un écrivain, il faut que je lise. J’ai lu des Archie, puis des histoires d’épouvante Frissons, avant de découvrir des histoires plus réalistes et québécoises. »

Quel titre aurait-il présenté au Défi ? « Je lisais beaucoup les livres de La courte échelle, comme Ani Croche [de Bertrand Gauthier], répond Simon Boulerice. Ou Comme une peau de chagrin [de Sonia Sarfati], que j’avais tellement aimé. Mais LE roman qui m’a donné envie d’en lire d’autres s’appelait La vie au Max, de Susanne Julien dans la collection Faubourg St-Rock [NDLR : aux éditions Pierre Tisseyre]. C’était un garçon qui prenait soin de sa petite sœur et qui manquait d’argent. Ça m’a beaucoup bouleversé. Je suis convaincu que plein de jeunes découvrent, comme moi, l’empathie d’abord par la lecture. »

On sait déjà que le Défi se répétera en 2020. « Donc, si les enseignants, directions d’école, directions de commissions scolaires, gens des écoles privées veulent y assister pour voir comment ça se passe et se faire une tête pour l’an prochain, ils sont plus que bienvenus », lance Simon Boulerice.

Consultez le site Eventbrite pour réserver un billet gratuit pour la finale.