On n'a plus les hivers qu'on avait, c'est vrai. Est-ce une raison pour ne pas apprendre à patiner? Il semble que non: des dizaines de clubs de patinage ou d'écoles proposent des cours d'initiation et quantité de parents misent sur leur expertise pour montrer à leurs petits à être vites sur leurs patins!

À QUEL ÂGE ?

Il semble qu'il ne soit jamais trop tôt pour apprendre à patiner. Les cours d'initiation au patinage s'adressent aux petits dès 3 ans dans certaines écoles privées, comme Patinage PFDF, à Québec, et selon le programme utilisé par les clubs affiliés à Patinage Québec. Les activités de patinage commencent toutefois à 4 ans à l'Atrium du 1000, De La Gauchetière Ouest. « On trouve que c'est un âge où les enfants sont solides [sur leurs pieds]. Ils sont allés à la garderie ou à la prématernelle, alors ils sont aussi capables de suivre des cours », dit Ann Cooper, directrice du marketing et ancienne professeure de patinage. « Ça dépend de l'enfant », nuance toutefois Any-Claude Dion, directrice générale de Patinage Québec. Avant d'apprendre à glisser sur des patins, l'enfant doit évidemment savoir marcher et avoir un bon sens de l'équilibre. Parmi les enfants du personnel de Patinage Québec, certains ont été mis sur la glace - avec succès, semble-t-il - à moins de 2 ans...

PATIN LIBRE OU COURS ?

Il y a au moins deux façons d'apprendre à patiner : en suivant un cours ou avec ses parents. « Mais les enfants, ça n'écoute pas toujours les parents ! », rappelle Katryne Delisle, maman de trois enfants. Son fils aîné a d'abord été inscrit à un cours d'initiation dans un club de patinage artistique, parce que, pour le hockey comme pour n'importe quel autre sport sur glace, « tout est dans le coup de patin ». « C'est fou, le nombre de joueurs de hockey professionnel au Canada qui ont fait le programme Patinage Plus », dit d'ailleurs Any-Claude Dion. L'avantage des cours, selon Denis Fortin, de Patinage PFDF, c'est qu'ils permettent d'acquérir les techniques de base avec un entraîneur qualifié, sur une glace de qualité. Katryne Delisle reconnaît que l'état « instable » des patinoires extérieures a un peu influé sur sa décision d'inscrire son fiston à des cours offerts à l'intérieur.

RAPPORT ENFANTS/MONITEUR

Le fils de Katryne Delisle n'a pas eu la piqûre du patinage lors de sa première saison de cours. Sa mère croit que c'est parce que l'encadrement manquait et que la supervision des petits était donnée à de jeunes adolescents. Le rapport enfants/moniteur est un élément à considérer, selon elle. Patinage Canada recommande « un minimum d'un entraîneur ou d'un assistant de programme pour 10 enfants », précise Any-Claude Dion, de Patinage Québec. Denis Fortin juge ce rapport trop élevé. « Si on a un moniteur pour plus que 8 enfants, ce n'est plus de l'enseignement parce qu'on n'a pas le temps de faire la rétroaction », dit-il. Katryne Delisle a transféré son fils dans un club de patinage de vitesse où il y avait un adulte qualifié pour 6 enfants. « Pour le même prix, j'avais plus d'encadrement, dit-elle. Mon fils a évolué rapidement et il a appris à aimer le patin. »

AVEC OU SANS APPUI ?

Est-il nuisible ou bon de proposer à un enfant d'utiliser un support pour apprendre à patiner ? Les avis sont partagés. Ce genre d'accessoire empêche l'enfant d'adopter la bonne posture, pensent certains professionnels. « C'est plus facile pour faire les premiers pas, juge toutefois Ann Cooper, à l'Atrium. Le support permet d'avoir un bon point d'appui et un meilleur équilibre. » Un cours de patinage peut aussi commencer dans le vestiaire, où les petits apprivoisent la sensation de marcher sur des lames. « Si l'enfant n'est pas capable de marcher solidement sur le sol, imaginez sur la glace, dit encore Ann Cooper. Marcher avec des patins, c'est la première étape. Ça permet aussi de voir que les patins sont bien attachés et si l'enfant est en confiance. On peut aussi lui montrer à tomber et à se relever dans le vestiaire, ça facilite l'apprentissage. »

DES SAISONS PLUS COURTES

Les jours des patinoires extérieures sont-ils comptés ? Ce n'est pas impossible. En novembre, le journaliste Pierre-André Normandin a rapporté dans La Presse+ que des chercheurs de l'Université Wilfrid-Laurier, à Waterloo, en Ontario, prévoient que la saison de patinage extérieure sera amputée du tiers d'ici 2100. Bref, une saison normale ressemblera à ce que Montréal a connu l'an dernier : des patinoires ouvertes à la mi-janvier seulement et fermées dès le début de mars. Le refroidissement artificiel est une option, mais protéger les glaces du soleil fait aussi partie des possibilités envisagées par la Ville de Montréal. Ainsi, certaines patinoires pourraient être couvertes et d'autres, tout simplement aménagées près de structures ou de bâtiments qui leur feraient de l'ombre.