Chaque année, même dilemme: bouteille de vin, chocolat, bricolage maison? Et si on n'offrait rien: faux pas? Nous avons posé ces questions aux principaux intéressés: le pire cadeau qu'ils aient reçu? Ont-ils vraiment tous une collection de tasses? Voici ce qu'ils nous ont confié. À prendre avec un grain de sel, un soupçon d'humour et un chocolat du Dollarama.

Un grand merci aux enseignants et éducateurs de Laval, du Plateau Mont-Royal, du Mile End et de Saint-Laurent pour leurs précieuses confidences!

Le pire cadeau

Du chocolat périmé, un centre de table de Noël avec des chandelles qui puent, un antisudorifique, des sous-vêtements, une statue de la Sainte Vierge, un ange, un cygne, des cure-oreilles, une boîte de bouillon de poulet, un sous-verre à café (à une prof qui n'en boit pas), même un objet poussiéreux, coquerelle en prime! Oui, les enseignants en voient clairement de toutes les couleurs. Une éducatrice en services de garde nous a confié avoir déjà reçu un pyjama à Noël (rose, à fleurs, ça ne s'invente pas!). «Les vêtements, c'est toujours malaisant», ajoute une enseignante. Idem pour les parfums, sacoches et bijoux. Soyons francs: «Ce n'est pas nécessairement ton genre.»

Le cadeau le plus drôle

Des décorations de Noël, «clairement déjà utilisées [...] volées par un enfant dans son sapin», pouffe une éducatrice. «J'ai trouvé ça trop cute, mais bien entendu, j'ai rendu les décorations aux parents.» Une autre a déjà reçu des boîtes de mouchoirs (mieux vaut en rire!), une bouteille de parfum entamée, une moitié de barre chocolatée, même un collier cassé! Un enseignant raconte avoir eu une année un bouddha en or (faux), un autre, une brosse à dents électrique (le parent travaillait chez Johnson & Johnson), tandis qu'une collègue a eu l'honneur de recevoir, de la part d'une mère qui devait travailler dans un magasin de lingerie, un soutien-gorge!

Le cadeau le plus utile

C'est unanime: les chèques-cadeaux sont toujours appréciés. Massage, spa, café ou restaurant du quartier, ça sert toujours. Entre autres cadeaux pratiques, mentionnons aussi le matériel de bureau (mignon), les boules de Noël (oui, oui, c'est confirmé, elles servent bel et bien chaque année), le vin («pour oublier les frasques de certains...»), un (beau) sac réutilisable, une ceinture, des chaussettes et de la crème pour les mains (la craie irrite, et les éducatrices doivent se laver les mains 100 fois par jour, pensez-y).

Ça ne rate jamais

Le chocolat (parfois bon, parfois pas), les enseignants de vos enfants n'en manquent résolument pas à Noël. Certains l'apprécient («toujours bon»), d'autres moins («souvent cheap» et «trop sucré»). «Si tu en reçois trop, tu peux les partager avec les collègues qui n'en reçoivent pas», suggère ici une enseignante. À noter: les enseignants des spécialités (éducation physique, anglais, etc.) sont souvent les grands oubliés. Les profs soulignent avoir aussi des collections de chandelles, de tasses (une prof nous a dit en avoir une vingtaine!), de produits pour le bain et de bibelots de Dollarama.

Une idée-cadeau à conseiller?

Les idées ne manquent pas: des biscuits (idéalement cuisinés par l'enfant), une carte personnalisée (parce que, oui, même après près de 30 ans de métier, les enseignants de vos enfants les gardent, certains les relisent même pour faire le plein après une journée difficile), une bouteille de vin, une bonne BD ou, pourquoi pas, une carte-cadeau de la SAQ, d'un resto du coin ou d'une librairie. Plusieurs aiment les bricolages pratiques (aimants maison, recettes dans un pot Mason?). Le truc? Assurez-vous d'être à l'écoute: évitez le thé si l'enseignante est une buveuse de café, quoi.

Pas de cadeau?

La réponse est unanime: «Je ne m'attends à rien», «Ce n'est pas grave», «Je fais simplement mon travail». Même si «c'est l'intention qui compte», plusieurs confient à demi-mot que mieux vaut un câlin de remerciement qu'un bibelot en porcelaine qui finira on sait tous où. «Un simple souhait sincère ou un mot de reconnaissance, c'est très apprécié», pourquoi pas «accompagné d'un dessin d'oiseau», hein. Plusieurs ont même dit garder les cartes précieusement depuis le début de leur carrière. «C'est de loin ce que je préfère!» Avis aux intéressés!