Le sucre. Il y en a plein dans les bonbons. Et bonne nouvelle pour les confiseurs canadiens: il peut coûter jusqu'à 50% moins cher au Canada qu'au sud de la frontière. Mais cela pourrait bientôt changer.

La raison de l'écart entre les prix canadiens et américains est la suivante: le Canada s'approvisionne en sucre raffiné sur le marché mondial, surtout auprès des pays des Caraïbes et de l'Australie, et aux prix négociés à la Bourse.

La situation est tout autre aux États-Unis, qui ont choisi de limiter et taxer le sucre étranger qui entre sur leur territoire pour favoriser les producteurs locaux. Conséquence: les prix sont de 35 à 50% plus élevés chez nos voisins du Sud.

"C'est sûr que c'est intéressant. On le paie même moins cher que les Européens", dit Jean Mondoux, de Bonbons Mondoux.

Même pour les chocolatiers, pour qui le sucre ne représente que 5% du coût des matières premières, la différence de prix représente "un avantage concurrentiel non négligeable pour les entreprises canadiennes et québécoises actives sur le marché américain", estime le MAPAQ dans un document publié en 2003.

Rien ne dit, cependant, que cet "avantage sucre" se maintiendra. Bill Goodman, agent principal, développement de marché, à Agriculture et Agroalimentaire Canada, surveille attentivement les politiques américaines qui fixeront les niveaux de subventions aux agriculteurs américains, et qui sont attendues d'ici la fin de l'année.

"Une coupe dans les subventions aux producteurs américains de betterave et de canne à sucre signifierait une ouverture aux importations de sucre étranger, et donc une baisse des prix au sud de la frontière", explique M. Goodman.

Sans compter que dès 2008, le Mexique pourra faire entrer son sucre raffiné sans barrière tarifaire aux États-Unis. "Cet accès des Mexicains en 2008 aura un impact sur les politiques américaines", dit M. Goodman.

Une histoire à surveiller pour tous les amateurs de bonbons et de chocolat du pays.