L’été promet encore de belles journées ensoleillées émaillées de baignades. Un mot qui fera peut-être dresser des oreilles velues dans votre entourage, puisque certains de nos pitous adorent les activités qui font pschiiiit ou plouf, et ne demandent qu’à inviter leur truffe dans nos aventures aquatiques. Voici un geyser de conseils et d’idées, des jouets pour l’eau à la balade en planche à pagaie (SUP).
S’asperger à grands jets
« Ce n’est pas parce qu’un chien n’aime pas nager qu’il n’aime pas l’eau ! », souligne l’éducatrice canine Isabelle Borremans. Un simple boyau d’arrosage peut stimuler le toutou, de même que les systèmes d’irrigation automatisés. « Certains chiens s’excitent beaucoup avec ça, il faut juste s’assurer qu’ils n’ingèrent pas trop d’eau », conseille-t-elle. Attention également aux séances prolongées qui feraient monter l’excitation au seuil de l’agressivité. Par ailleurs, de nombreux jouets conçus pour se gorger d’eau, se congeler ou flotter (comme un frisbee) se trouvent dans le commerce. « De tels jeux pourraient faire ressortir ses instincts, comme la prédation ou la chasse », indique Mme Borremans. Enfin, des systèmes de fontaines aléatoires ou de pédales pour jets d’eau enchanteraient éventuellement certaines truffes trop sèches.
À pleines pattes dans le bain
Le Québec regorge de plans d’eau, véritables invitations à la baignade. Monsieur Crocs mordra-t-il à l’hameçon ? Certes, certains n’aimeront jamais la trempette, même après initiation. Inutile de les forcer. Mais d’autres s’y régaleront, surtout s’ils ont été préparés étant petits. « On pense souvent que nager est un réflexe chez le chien, mais c’est quelque chose qui s’apprend », lance l’éducatrice, qui supervise des classes pour chiots au complexe animalier Accès Vet de Blainville, où l’intégration en milieu aquatique figure au programme. Sus aux idées reçues à propos des races : elle a déjà vu un labrador couler à pic ! Aussi, les traumatismes liés à des accidents ou à de mauvaises expériences avec l’immersion ne sont pas forcément incorrigibles.
Sa méthode : créer des associations positives grâce à de la nourriture et aux jouets favoris de l’animal, l’équiper d’un gilet de sauvetage lors des premières séances pour renforcer sa confiance, ou encore s’assurer qu’il est capable de pivoter par lui-même (certains chiens nagent en ligne droite jusqu’à l’épuisement). Elle insiste sur les accès au point d’eau, qui devraient être équipés d’une descente en pente douce avec une surface adhérente. « On veut que le chien ressorte par le même point d’entrée, et non par les rebords, où il pourrait avoir des difficultés à se hisser hors de l’eau, voire s’épuiser », prévient-elle.
Un toutou sécurisé avant tout
En rafale, voici quelques conseils de sécurité glissés par l’éducatrice si pitou veut venir nager avec nous. Les baignades, constamment sous surveillance, devraient être graduellement augmentées, sans excéder 30 minutes, même s’il paraît encore enthousiaste. Lancer des jouets, c’est chouette, mais ne pas abuser : l’épuisement peut mener à la noyade. Toutou téméraire ? Une longue laisse fera l’affaire. Aussi, pour ses premières nages ou s’il monte dans une embarcation et que les rives sont éloignées, le gilet de sauvetage s’impose. Enfin, après la baignade, rincer et bien sécher l’animal, y compris l’intérieur des oreilles, pour éviter les infections. Attention aux lacs, où pataugent aussi des bactéries, comme celle provoquant la leptospirose (un vaccin existe).
Un super plan en SUP
De plus en plus populaire ces dernières années, la planche à pagaie avec pitou à nos côtés peut s’avérer une très plaisante expérience. À condition d’être bien préparé.
L’intervenante en comportement canin Simonne Raffa, fondatrice de De Main De Maître, la pratique avec ses chiens depuis six ans. Tout le monde peut-il faire de même ? Au moins deux choses importantes : l’animal doit aimer l’eau (les chutes restent probables) et l’apprentissage devrait commencer sur le plancher des vaches, par paliers, avec gâteries. « On lui montre comment monter sur le paddleboard à la maison puis, une fois qu’il sait comment, on installe des oreillers sous la planche pour créer de l’instabilité. On lui apprend alors à rester dessus, s’asseoir, se coucher », préconise-t-elle. Si votre compagnon n’est pas du genre à obéir à ces injonctions… eh bien, il n’est jamais trop tard pour les lui enseigner dans la vie quotidienne !
S’il est à l’aise à la maison, on procède à de petits tests sur l’eau, puis à de premières courtes sorties, par tranches de 15 minutes, sur des plans d’eau calmes. La précipitation et des tentatives de grandes sorties sur l’eau dès le départ restent l’erreur la plus fréquente, rappelle Mme Raffa.
Là aussi, le gilet de sauvetage est hautement recommandé. Et attention aux chiens réactifs qui ont tendance à aboyer et charger leurs congénères : dans l’eau, on a encore moins de contrôle. Les aires peu fréquentées seront alors à privilégier.
L’activité est-elle envisageable pour les chihuahuas comme pour les bouviers bernois ? Tout à fait, répond la comportementaliste, du moment que la taille de la planche est adaptée et que l’on est capable de gérer l’équilibre. « Le chien peut se placer devant ou derrière, c’est à nous de nous positionner en conséquence. Il peut être assis, mais couché, ça donne plus de stabilité, surtout s’il est gros. Il ne devrait pas trop bouger, mais si c’est le cas, il faudrait se mettre soi-même à genoux ou en indien », énumère Simonne Raffa, soulignant un détail primordial : le revêtement de la planche doit être solide et muni d’une surface antidérapante, essentielle pour l’adhérence des pattes ; des tapis spécifiques pour toutous peuvent éventuellement être ajoutés.
Enfin, s’entêter ne donnera rien si l’animal présente des signes persistants d’anxiété ou de stress et cherche constamment à débarquer de la planche. « Une bonne préparation, c’est la clé. Si on a des doutes, il y a plein d’autres activités qu’on peut faire avec notre chien ! », conclut-elle.
À savoir
En cas de location d’une planche, vérifiez auparavant auprès du locateur s’il accepte que les chiens embarquent, et s’il dispose de gilets de sauvetage canins (peu courant dans le deuxième cas, cependant).