En naviguant sur le web, Éliane Trempe, directrice du Centre d'apprentissage en thérapie équine-Québec (CATEQ), découvre une multitude de sites internet où des gens s'improvisent thérapeutes. «Cela peut être dangereux s'ils n'ont pas la formation d'instructeur en équitation thérapeutique. Certains propriétaires profitent de la naïveté des parents qui veulent tout essayer pour améliorer le bien-être de leur enfant.»

L'équitation thérapeutique, ajoute-t-elle, n'a rien à voir avec les tours de poney. L'Association canadienne d'équitation thérapeutique (ACET) forme des instructeurs spécialisés qui doivent subir une série d'examens rigoureux. «Cela demande en moyenne une formation de deux ans, jumelée à des stages dans les centres équestres.»

Éliane Trempe déplore la cupidité de certains charlatans. «Je reçois parfois des appels de gens qui me demandent: on aimerait faire de l'équitation pour les handicapés. Est-ce payant?»

Le Dr Louis Freyd, psychologue spécialisé en santé mentale, recommande à plusieurs de ses patients de suivre une thérapie avec le cheval. Lui aussi dénonce le manque de rigueur et l'amateurisme de certains centres. «Ici, au Québec, c'est un peu le Far West. L'équitation thérapeutique mériterait d'être mieux encadrée. Parfois, il n'y a même pas de formation, ni en équitation ni en santé mentale. Cela peut être dangereux.»

Le Dr Freyd a eu la chance de réaliser un stage dans un hôpital psychiatrique de Bourges, en France. L'équivalent, selon lui, de l'hôpital Douglas de Montréal. «En France, les psychoses, les dépressions anxieuses sont traitées dans les centres équestres. La pratique est extrêmement encadrée.»

La Fédération équestre du Québec n'a jamais reçu de plaintes de gens dénonçant les soins reçus. «Heureusement, Éliane Trempe tente de démasquer ces charlatans qui sont parfois des gens de bonne volonté. Il faut se poser la question: est-ce qu'on confierait notre enfant à un dentiste qui n'en est pas un vrai?», observe Serge Beaudry, agent de communication pour l'organisme.

Ce dont il faut se méfier

Mme Trempe a constaté qu'un centre équestre ose afficher le logo et le lien vers le site internet de l'Association canadienne d'équitation thérapeutique (ACET). «Pourtant, ce propriétaire n'a jamais réussi les examens de l'ACET et n'est donc pas un instructeur qualifié», s'insurge-t-elle. De plus, son centre n'est même pas dans la liste de l'ACET.

D'autres sites présentent des formations coûteuses qui permettent de devenir des thérapeutes équestres. «Méfiez-vous de ce terme qui n'existe pas en réalité. On doit faire affaire avec des instructeurs certifiés en équitation thérapeutique», dit Éliane Trempe.

Le public doit s'attendre à voir les certifications affichées dans les centres équestres. «Sinon, il faut exiger de les voir avant de s'engager dans une thérapie.»

Comment le public peut-il démêler le vrai du faux? «Il suffit de vérifier sur le site de l'ACET ou de la Fédération québécoise.» Une douzaine de membres au Québec détiennent les certifications requises pour enseigner les rudiments de l'équitation thérapeutique.

>>> Association canadienne d'équitation thérapeutique

>>> Fédération québécoise d'équitation thérapeutique