Le succès des «blogues à pattes» sur les animaux de compagnie est tel aux États-Unis que leurs auteurs tiennent leur 5e conférence annuelle de jeudi à samedi en Virginie et que certains songent à lâcher leur travail pour un secteur devenu très lucratif.

Quand Dexter, un cocker anglais, s'est déchiré un ligament d'une patte arrière il y a quelques semaines, son maître a demandé des conseils sur son blogue.

«Le vétérinaire m'a dit que le chien avait besoin d'être opéré, et j'ai pensé ''il doit y avoir une autre solution''», raconte Carol Bryant, auteur d'un magazine en ligne pour chiens «A Fidose of Reality».

Les lecteurs de son blogue ont répondu à Bryant que Dexter n'avait pas forcément besoin de passer sous le scalpel et pouvait suivre une thérapie au laser ou porter un appareil orthopédique six mois.

Presque guéri, Dexter a accompagné son maître depuis la Pennsylvanie à la conférence des «blogues à pattes» (BlogPaws) près de Washington, qui réunit cette année quelque 500 participants.

Le réseau BlogPaws compte quelque 2200 membres --principalement des femmes qui écrivent en majorité sur leur chien-- et pourrait en compter 3000 d'ici la fin de l'année, selon une de ses fondatrices Yvonne DiVita, qui écrit sur son chat et ses trois chiens depuis le Colorado dans un blogue nommé «Griffures et reniflements» (Scratchings and Sniffings).

Dans un pays où 62% des foyers comptent au moins un animal de compagnie et où leurs maîtres ont dépensé pour eux l'an dernier 53,33 milliards de dollars, les blogueurs sont pris très au sérieux par les entreprises du secteur.

Dans le hall d'exposition de la conférence, des poids lourds de l'agroalimentaire comme Nestlé rivalisent avec des start-ups comme Spoiled Pup, un couturier canin new-yorkais, pour attirer leur attention.

«Les lecteurs des blogues pour animaux de compagnie sont très fidèles», explique Bridget Evans, venu de San Diego, en Californie, qui représente VetIQ, nouveau venu dans la santé des animaux de compagnie.

Selon Mme DiVita, certains blogueurs ont même pu abandonner leur travail pour se lancer dans la publicité en ligne, avec des salaires annuels «qui dépassent les six chiffres».