La tragédie survenue à Laval est difficile à concevoir, même pour un adulte. Comment en parler à son enfant ? Voici quelques pistes pour aborder le sujet avec un tout-petit.

Faut-il en parler d’emblée ?

C’est préférable, répond la Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec. À la télévision, les images de la tragédie survenue à Laval tournent en boucle. Tout le monde en parle. Difficile d’y échapper, même pour un enfant. Et ce qu’on veut surtout éviter, c’est qu’il apprenne le drame par des petits camarades le lendemain à l’école. « Éviter d’en parler n’est pas nécessairement une solution lorsqu’on sait que l’évènement est majeur et que l’enfant va en entendre parler », explique la Dre Grou. Il sera plus rassuré de l’apprendre par un adulte de confiance, comme un parent.

Que dire ?

La première étape est de demander à son enfant ce qu’il sait de la tragédie. Qu’est-ce qu’il en a compris ? Comment se sent-il ? À partir de ses réponses, on explique l’essentiel (« Il est arrivé quelque chose de très rare et de très triste… »), en évitant les détails tragiques et sanglants. Si l’enfant pose des questions, on lui répond à la hauteur de sa compréhension. Et on le rassure, évidemment. « La principale préoccupation de l’enfant, c’est : “Est-ce que ça peut m’arriver à moi ?” », explique la Dre Christine Grou. Ainsi, il est bien de lui rappeler les nombreux facteurs de protection tels que ses parents, ses éducatrices et les policiers. « Souvent, les préoccupations se calment relativement vite », affirme la Dre Christine Grou.

Et à un enfant plus vieux ?

Avec un enfant de 9 ou 10 ans, l’explication peut être plus élaborée, mais le même principe s’applique. « On le questionne sur ce qu’il sait et sur ce qu’il comprend. On lui laisse la place pour s’exprimer », dit-elle. Surtout, il est important de ne pas surexposer l’enfant aux images de la tragédie, souligne la psychologue. « Il n’a pas besoin de regarder le bulletin de nouvelles. Le cerveau d’un enfant est très impressionnable. Il ne relativise pas », explique-t-elle.

Mon enfant est anxieux d’aller à la garderie. Que faire ?

C’est l’heure de déposer le petit à la garderie et il refuse de vous quitter ? C’est normal, rassure la Dre Grou. Lorsqu’un enfant est inquiet ou anxieux, il est important d’accueillir ses préoccupations et de ne pas les minimiser. « On peut lui dire que c’est normal d’avoir peur, mais que le danger est écarté et que la personne a été arrêtée », par exemple. Si possible, on peut écourter sa journée de travail pour aller chercher son enfant un peu plus tôt ou encore donner à celui-ci un petit objet qui va lui rappeler ses parents pendant la journée. Et si l’enfant est très anxieux, « il vaut mieux prévenir son éducatrice afin qu’elle puisse prendre la relève », conclut la psychologue.

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