Les candidats et candidates d’Occupation double devront suivre une formation sur le consentement avant de s’envoler vers la Martinique, où se déroulera la 16e édition de la célèbre téléréalité, qui débute le 11 septembre sur Noovo.

C’est Léa Clermont-Dion qui a enregistré cette formation en vidéo. L’autrice et documentariste rappelle les grands principes de la notion de consentement. « C’est une excellente idée de la production. Ce sont des jeunes qui se retrouvent dans des situations de séduction. Si on peut les éclairer sur la notion de consentement, c’est une forme de prévention et de sensibilisation extraordinaire », dit-elle à La Presse en entrevue téléphonique. Elle estime qu’en cette ère post-#metoo, il est pertinent de rappeler ce qu’est la notion de consentement dans les relations intimes et sexuelles.

« Dans la formation, je parle de cas de figure concrets où le consentement peut être flou. Comment tracer la ligne entre une relation saine et une autre parfois abusive ? Je rappelle notamment que lorsqu’une personne dort ou est inconsciente, elle ne peut donner son consentement à une relation sexuelle. Il est aussi question de l’alcool, car on pense souvent que ça justifie les choses. Ce n’est pas le cas », souligne Léa Clermont-Dion, dont le film Je vous salue salope, coréalisé avec Guylaine Maroist, sortira en salle le 9 septembre.

Entre autres formations

L’idée de cette formation est venue de l’animatrice et productrice Julie Snyder et de Charles LeMay, directeur des communications des Productions J. « Ça fait plusieurs années qu’on offre des formations aux candidats. Par exemple, la journaliste et autrice Lucie Pagé avait rencontré les candidats [en 2019] pour leur parler de l’Afrique du Sud avant leur départ pour les sensibiliser à l’histoire du pays, ce qui avait été très apprécié. On a donc eu envie d’offrir d’autres formations », explique Charles LeMay. Il y a depuis deux ans celle sur le racisme et la diversité culturelle présentée par l’avocat et entrepreneur social Fabrice Vil, puis pour la troisième année la formation sur le consentement. « On a produit le documentaire de Léa Clermont-Dion T’as juste à porter plainte (qu’on peut voir sur Noovo.ca), et on lui a proposé de faire cette formation. C’est un devoir qu’on a à titre de producteur de faire de la prévention sur des thèmes sensibles », estime Charles LeMay.

Les candidats en parlent entre eux après, ce qu’on ne voit pas lors de l’émission, mais ça crée de vraies discussions.

Charles LeMay, directeur des communications des Productions J

Cette formation sur le consentement s’avère très utile. On devrait tous en avoir une finalement ? « Oui, on devrait tous suivre cette formation ! », répond Léa Clermont-Dion. « Ce sont des notions qu’on tient pour acquises, mais il y a beaucoup de mythes véhiculés sur le sujet et des rappels à faire. J’entends souvent les gens dire : “On ne peut plus draguer post-#metoo !” Ce n’est pas vrai. Il faut faire la distinction entre drague et agression sexuelle : quand un acte est contre le gré d’une personne, c’est une agression. Il faut aussi rappeler qu’il faut rester à l’écoute de notre partenaire dans les relations sexuelles ou encore que partager des photos nues de nos ami.e.s peut avoir des conséquences très lourdes », explique-t-elle.

Cette formation sur le consentement est à usage interne seulement, précise le directeur des communications des Productions J, Charles LeMay. Pourquoi ne pas la mettre sur le site d’Occupation double et en faire profiter les téléspectateurs ? « C’est une bonne idée, on va y réfléchir. »

La téléréalité Occupation double en Martinique débute le 11 septembre sur Noovo. L’identité des candidats sera dévoilée mercredi.

Et au hockey ?

Léa Clermont-Dion a lancé sur Facebook l’idée de donner cette formation sur le consentement aux joueurs de hockey. « J’ai eu un appel ! Je ne peux pas en dire plus, mais c’est à suivre. C’est bien d’ouvrir le dialogue et d’aller à la rencontre des joueurs de hockey, car je crois fondamentalement qu’on peut éviter des situations tristes. Si les jeunes sont sensibilisés au consentement, on peut éviter des drames », estime l’autrice et documentariste.