Quand vous êtes-vous servi de votre perceuse pour la dernière fois ? Et votre laveuse à pression ? Et que dire de votre sorbetière ? Pour lutter contre la surconsommation et maximiser l’utilisation des objets que nous possédons, une campagne de sociofinancement est lancée ce mardi pour rendre possible le lancement d’une application de prêts entre voisins.

Mère de deux enfants, la publicitaire Fauve Doucet (OMD, Factry, Cossette) a développé un malaise devant la surconsommation en voyant le lot d’objets qui leur étaient offerts lors des anniversaires et des fêtes de Noël. « J’étais dans mon condo à Montréal et je faisais de l’anxiété quand je recevais la grosse tour de Pat’Patrouille ! raconte-t-elle. Il fallait que je fasse des rotations de jouets parce que mes enfants ne voyaient pas tout ce qu’ils avaient. »

Parce que les désirs et les besoins changent souvent chez les enfants en bas âge, elle s’est mise à réfléchir à l’économie de partage. Devant le constat que la demande est grande pour tous les types d’objets, elle a mis sur pied Partage Club, application qui favorise l’échange d’objets entre voisins. « Tout ce qu’on a chez nous et qu’on n’utilise pas chaque jour, on pourrait se les prêter au lieu de les acheter », affirme-t-elle.

Elle a lancé un prototype dans son quartier, avec des visées environnementales d’abord, en réponse à la problématique de la surconsommation qui accélère l’épuisement des ressources naturelles et augmente les émissions de gaz à effet de serre. Les motivations des utilisateurs sont quant à elles multiples.

Les gens ne vont pas nécessairement le faire par conscience écologique, mais parce que ça leur évite d’acheter et que le taux d’inflation augmente. Ils créent aussi des liens sociaux. C’est une excuse pour rencontrer ses voisins. Et ils le font parce que c’est très fonctionnel. C’est plus rapide qu’Amazon Prime, et ceux qui n’ont pas d’auto peuvent se déplacer à pied pour avoir accès à plein de choses.Fauve Doucet, initiatrice du projet

Près de 2500 personnes utilisent le prototype qui s’incarne actuellement dans des groupes Facebook accessibles sur invitation. « Ça rejoint autant les gens en région qu’en ville et en banlieue, indique Fauve Doucet. Il y a même des gens dans le milieu agricole qui commencent à manifester de l’intérêt. » Environ 90 % des utilisateurs parviennent à combler leur besoin moins de 24 heures après l’avoir manifesté, ajoute-t-elle.

La campagne de sociofinancement lancée ce mardi sur La Ruche vise à amasser 50 000 $ pour accélérer le développement d’une application mobile qui devrait être accessible à tous, moyennant un abonnement annuel, d’ici la fin de l’année. Si l’objectif de 50 000 $ est atteint, Recyc-Québec versera 25 000 $ supplémentaires.

Les utilisateurs pourront tant formuler des demandes que proposer un objet par l’entremise de catalogues. Il est également prévu qu’une assurance de biens ainsi qu’un système de validation de fiabilité auprès des utilisateurs soient inclus dans

Consultez le site de la campagne de sociofinancement Voyez la vidéo qui présente le projet