Les initiatives vertes pour améliorer l’environnement se multiplient à petite et grande échelle, partout dans la province. Deux fois par mois, nos journalistes vous présentent des idées pour vous inspirer.

À ceux qui se disent : « à quoi bon agir si mon geste ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan ? », Delphine Perrin répond que « si une seule personne décide de faire un geste et de se lever, ça peut faire une vague ».

Delphine a 11 ans, mais en prenant la mesure de sa maturité et de sa taille, on lui donnerait facilement quelques années de plus. Élève de cinquième année au pavillon Sagard de l’école Saint-Barthélemy à Montréal, elle a lancé l’an dernier une pétition demandant aux élus de la Ville de Montréal d’agir davantage contre la pollution causée par le plastique.

La Ville a adopté un règlement qui interdira, à partir de mars 2023, certains articles de plastique à usage unique dans les restaurants et les autres établissements alimentaires.

Mais, selon Delphine, il faut en faire plus. Elle voudrait voir la Ville s’attaquer aussi au suremballage.

« À Montréal, ailleurs au Canada et globalement aussi, on a beaucoup de difficulté à gérer nos déchets, dit celle qui a fait son lot de recherches. La seule manière de réduire notre recyclage serait de consommer moins. Si on s’en tenait à l’emballage qui est nécessaire, en laissant de côté le marketing, ce serait mieux. »

Delphine a commencé à s’intéresser aux enjeux environnementaux il y a un an et demi après que le sujet eut été abordé dans sa classe, en quatrième année. L’enseignante Annick Desrosiers avait alors présenté des extraits du documentaire Une vie sur notre planète de David Attenborough. Ce fut pour elle une prise de conscience qui a toutefois été accompagnée d’angoisse et d’insomnie. « Je l’ai écouté genre 10 fois après chez moi, raconte Delphine. Chaque fois que j’y pensais, je me disais : qu’est-ce que je peux faire et, si je peux faire quelque chose, comment je peux le faire ? »

C’est dans ce contexte que l’idée de lancer une pétition est née. Elle l’a d’abord fait signer (en version papier !) aux élèves du pavillon de l’école qu’elle fréquente, puis, accompagnée de son enseignante actuelle, Maude Malenfant Labrecque, elle a fait les démarches auprès du conseil d’établissement pour visiter les 21 classes du pavillon voisin. Toute sa classe s’est impliquée.

Ils se sentent concernés parce que c’est leur avenir 

Delphine Perrin

L’été dernier, avec une amie, elle a fait du porte-à-porte. Au-delà de la récolte de signatures, c’est sensibiliser les gens qui lui importe. « J’ai l’impression d’avoir un peu plus de contrôle. Le plus j’en fais, le plus chaque petit geste compte. Donc, de sensibiliser le plus de gens possible, c’est déjà un grand pas. »

Le courage de continuer

En mars dernier, Delphine a profité de la visite de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, à son école pour lui parler de son projet. Cette dernière l’a invitée à venir lui présenter sa pétition à l’hôtel de ville lorsque celle-ci sera terminée, ce qui l’a poussée à continuer. « Je me suis dit : “Oh, j’ai juste genre 200 signatures, c’est déjà une sensibilisation, mais de présenter ça à la mairesse, je ne suis pas sûre !” Ça m’a donné du courage de voir que ça marchait dans notre école. Je me suis rendu compte que je pouvais aider à ma manière et en inciter d’autres aussi. » Et pas seulement les enfants, précise-t-elle. « Les enfants ne sont pas trop responsables du porte-monnaie de leurs parents, donc, il faut aussi sensibiliser les parents à ça. »

« Ce cheminement-là, je trouve ça beau, partage son ancienne enseignante Annick Desrosiers. Elle est passée par des moments d’anxiété. On en parlait. C’était pas facile. De partir d’une inquiétude, puis de se prendre en main et d’en faire un beau projet, je trouve ça fantastique. »

Delphine aimerait maintenant avoir la chance d’aller visiter les élèves dans d’autres écoles de Montréal pour les sensibiliser à l’importance de réduire notre consommation et pour les convaincre aussi qu’on peut trouver notre bonheur hors des bébelles en plastique. « J’aime mieux avoir quelque chose qui va durer longtemps et avoir du vrai fun avec mes amis que d’avoir un jouet en plastique », affirme Delphine.

Consultez la pétition lancée par Delphine en version électronique

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