Anusha Kamesh fait à l’Université McGill un doctorat sur la biochimie de la maladie de Parkinson. Dans ses temps libres, elle est aussi musicienne électronique. Cette année, elle a participé au 13e concours international « Danse ton doctorat », dont les gagnants étaient dévoilés cette semaine.

Improvisation sur neurotransmetteurs

La biologiste de McGill a entendu parler du concours « Danse ton doctorat » (Dance your PhD) par des amis de la faculté des arts. « Je participais à un programme regroupant des artistes, des patients et des scientifiques dans le domaine du parkinson, dit Mme Kamesh. L’un des artistes du programme m’a parlé de ‟Danse ton doctorat”. » Le concours a été fondé en 2008 par un journaliste scientifique du magazine Science, qui continue à s’en occuper même s’il travaille maintenant pour une entreprise d’intelligence artificielle. « J’ai présenté à deux danseurs différentes molécules neurotransmettrices du cerveau, qui transmettent les informations entre les neurones. Ils ont fait une improvisation, et ça m’a inspirée pour composer de la musique. »

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Biologie et clavier

PHOTO FOURNIE PAR ANUSHA KAMESH

Anusha Kamesh à un congrès scientifique où elle présente ses travaux sur un babillard.

Anusha Kamesh a grandi en Ontario, où elle a fait sa maîtrise à l’Université Queens. « J’ai toujours aimé la science et je fais du piano depuis que j’ai 6 ans, dit la biologiste de McGill. Alors pour moi, c’est tout naturel de combiner ces deux passions. » Le doctorat de Mme Kamesh se penche sur deux molécules impliquées dans la maladie de Parkinson, la dopamine et le glutamate. « Je vérifie s’il y a des changements dans la neurotransmission de la dopamine et du glutamate dans le striatum, une région du cerveau affectée par le parkinson. » Cette étude se fait sur des souris transgéniques utilisées pour étudier une forme génétique de la maladie de Parkinson. « L’objectif est de voir si on pourrait détecter tôt des changements dans ces molécules, soit pour diagnostiquer ou pour les cibler avec des traitements. » Cette avenue pourrait permettre de déceler des changements menant au parkinson dès la trentaine ou la quarantaine.

Les gagnants

Le grand gagnant cette année est un étudiant finlandais qui travaille sur la chimie de l’atmosphère, et qui a composé un rap sur le sujet. Un prix spécial « COVID-19 » a été remis à une étudiante américaine qui étudie le rôle dans l’infection humaine de différentes protéines du SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la COVID-19, et qui a composé et interprété une chorégraphie en solo sur le sujet. Les prix allaient de 630 $ à 2500 $ (de 500 $US à 2000 $US). Une quarantaine de vidéos ont été soumises et elles ont été évaluées pour l’originalité dans la fusion art-science.

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Femmes et science

Mme Kamesh a-t-elle fait face à des obstacles pour ses études en sciences, en tant que femme ? « Ce que je vois surtout, c’est que dans les projets où on mêle science et créativité, comme ‟Danse ton doctorat”, les participants sont surtout des femmes, dit la biologiste de McGill. Je crois que c’est très important d’avoir une approche plus globale de la science, qui inclut les autres domaines de la vie. Au fur et à mesure qu’il y aura plus de femmes en sciences, l’importance de ce genre de projet artistique deviendra plus reconnue par la communauté scientifique. »