Les étudiants et les télétravailleurs ont désormais accès à de nouveaux lieux pour travailler : les restaurants et les bars qui sont vides ou peu fréquentés en plein jour. Grâce à l’entreprise montréalaise Workden, il est désormais possible d’y passer une journée entière, avec WiFi, café et thé en quantité illimitée.

La majorité des espaces traditionnels de cotravail coûtent de 15 $ à 20 $ par jour, et près de 240 $ en moyenne par mois. Par contre, si vous vous installez pendant une journée entière dans la salle à manger ou dans les salles privées d’un restaurant affilié à Workden, il vous en coûtera 9,99 $ par jour ou 99 $ par mois.

Ces tarifs s’avèrent souvent moins élevés que ceux des anticafés, où l’on paie à l’heure pour travailler sur place. Et vous ne dérangerez aucun propriétaire de café qui trouverait que vous occupez une table trop longtemps et que vous ne consommez pas assez.

Dans certains restaurants partenaires de Workden, la cuisine — déjà ouverte — permet aux utilisateurs d’y commander à manger. D’autres établissements, entièrement fermés le jour, vendent sandwichs et salades, permettent d’apporter son lunch ou de commander dans les restaurants avoisinants.

Si le concept permet aux restaurateurs — très affectés par la pandémie — de gagner des revenus supplémentaires le jour et d’attirer une nouvelle clientèle, il a également une mission environnementale.

« On utilise nos espaces de manière très inefficace : quand on va travailler, nos maisons, nos restaurants et nos bars sont vides, et en fin de journée, les bureaux se vident à leur tour, explique l’un des fondateurs, Steven Regimbal. Notre objectif est de mieux utiliser nos espaces, plutôt que de construire de nouvelles constructions et d’étendre la superficie des villes. »

Workden a pour l’instant des ententes avec le Pub Burgundy Lion dans la Petite-Bourgogne, Knox Taverne dans Pointe-Saint-Charles, Riverside dans Saint-Henri, le 212 Montréal dans le Vieux-Montréal et bientôt des endroits sur le Plateau et au centre-ville. L’entreprise a comme ambition d’avoir 20 partenaires restaurateurs qui lui permettront d’être présente dans la plupart des quartiers montréalais, avant d’étendre ses activités ailleurs au Québec et au Canada.

Une industrie en transformation

Un partage des bénéfices est aussi prévu avec les partenaires. Selon Toby Lyle, copropriétaire du groupe Burgundy Lion, les effets sont très positifs. « On aurait été contents avec un petit revenu supplémentaire grâce aux utilisateurs de nos espaces, mais on voit que la plupart du monde commande dans notre cuisine, qui est ouverte dès 11 h 30, dit-il. On a vu un boost du volume d’affaires. »

Pour certains utilisateurs, l’accès à un bar près du « bureau » semble un avantage non négligeable. « Les jeudis et les vendredis, de nombreux travailleurs viennent prendre un verre », ajoute-t-il.

Plusieurs de nos clients réguliers au bar, qui s’installaient gratuitement dans un coin pour travailler, sont même prêts à payer les frais quotidiens de Workden pour avoir accès à un coin plus tranquille avec du café. Je suis très content !

Toby Lyle, copropriétaire du groupe Burgundy Lion

Avant la pandémie, Toby Lyle voyait déjà l’industrie de la restauration se transformer, avec la montée en popularité de la livraison, la croissance d’Uber Eats et la fréquentation en décroissance des centres-villes. Depuis mars 2020, le virage s’est accéléré. Et le Burgundy Lion était prêt à le prendre. « Il y a trois ans, nous avions rénové nos espaces et nous possédons deux pièces pour des rassemblements privés, ainsi qu’un magnifique jardin-solarium au deuxième étage, qui est souvent vide, explique M. Tyle. On peut maintenant utiliser ces espaces pour les gens qui viennent avec Workden. »

Consultez le site de Workden