Dans le deuxième échange entre Louise Forestier et Réjean Hébert, il a été question de la cruciale transmission des savoirs entre les générations. Et du désir de vivre et d’apprendre même si les années passent. Vous avez été nombreux à réagir aux écrits de nos collaborateurs. Voici quelques témoignages que vous nous avez fait parvenir.

Relire l’échange Aidons-nous les uns les autres

Pourquoi a-t-on si peur des aînés ? Si on s’en approche trop, on a peur de trop s’engager… Pourquoi notre société est devenue aussi autosuffisante et en même temps si démunie ? À trop se regarder, on passe à côté de l’essentiel. Jeunes et aînés, allons vers la route aux trésors, découvrons cette mine de trésors. Il y a tant à découvrir et surtout à vivre.

Lise Dompierre

Mes voisins d’en face ont quatre enfants : un garçon de 6 ans, des jumeaux de 5 ans et un petit de 3 ans. Moi, j’ai 71 ans. J’adore les enfants. Pour amorcer la communication avec eux, je leur ai dit que je m’appelais Madame Claire. Depuis ce temps, dès que je mets le bout du nez dehors, j’entends : « Bonjour Madame Claire. » Ça m’émeut chaque fois. Parfois, je suis dans la maison et j’en entends un crier : « Madame Claire, j’ai un cadeau pour toi ! » Et il m’apporte une marguerite. L’autre jour, il m’a apporté une roche sur laquelle il avait peint une île. J’en ai les larmes aux yeux chaque fois. Pourtant, je ne leur donne rien. Je fais juste parler avec eux et les écouter. Au début, je me disais : ces enfants me font tellement de bien ; ce sont des rayons de soleil. Puis, j’ai réalisé que ce n’était pas juste eux qui m’apportaient quelque chose, mais que moi aussi, je leur apportais beaucoup. Sinon, ils ne me parleraient plus depuis longtemps. J’étais contente d’avoir compris que les vieux (j’aime ce mot) ont beaucoup à apporter aux plus jeunes. Ils ont le temps de les écouter et c’est, je pense, ce qu’ils aiment le plus. Je leur apprends aussi la bienveillance et le respect. Il faut arrêter de penser que seuls les jeunes nous apportent quelque chose. Nous avons un rôle important à jouer dans notre communauté. Prenons notre place !

Claire Gagnon

Pendant cette pandémie, on a voulu montrer à la population qu’il fallait faire attention aux personnes vulnérables, mais du coup, on a laissé une image de la vieillesse peu reluisante et surtout, inutile dans notre société. […] Enlevez seulement le bénévolat accompli par de nombreuses personnes de 70 ans et plus et les cordons de la bourse devront se délier beaucoup plus encore.

Raymonde Leboeuf

J’ai parfois l’impression que l’on provoque notre vieillesse en diminuant notre stimulation intellectuelle. Oui c’est plus difficile en vieillissant de rester motivée, mais si apprendre ralentit le processus de vieillissement, il me semble que l’incitatif est plutôt convaincant !

Johanne Martel

Plus on parlera du vieillissement, plus on l’apprivoisera, plus il fera partie de nos vies à tous et plus on arrivera à changer les choses. Dans nos sociétés « modernes », il n’y a pas suffisamment d’entraide. La bienveillance et l’entraide, c’est ça qui fait la force d’un voisinage, d’un quartier, d’un village, d’une ville…

Chantal

Merci de me faire prendre conscience de ce beau mot « transmission ». Je réalise que lorsque je demande de l’aide à mes petits-fiĺs, lorsque je leur explique ce que je veux : c’est de la transmission. C’est utile pour moi et pour eux. C’est positif.

Ginette

Il faut apprendre à saluer, à se taire, à faire confiance à la vie. À la suite d'un cancer et [de traitements] de chimiothérapie en janvier et en février 2021, après des tempêtes de neige qui se succédaient alors que j'étais couchée dans le salon à récupérer, j’ai entendu le bruit de pelles sur ma galerie. Mes voisins marocains déblayaient mes marches. Ils pensaient à moi, leur vielle voisine. Ça m’a fait chaud au cœur.

Louise Vallée