Il suffit parfois d’une étincelle pour qu’une passion s’allume et qu’un passe-temps se transforme en vocation. Chaque semaine en août, nous vous présentons l’histoire d’un mordu à l’enthousiasme contagieux.

Lionel Hally est passionné par la photo depuis bientôt 50 ans. Sa caméra lui permet non seulement de laisser libre cours à sa créativité, mais également de voyager. En effet, des passants qu’il a photographiés au fil du temps ont été à ce point enchantés du résultat qu’ils l’ont invité à les visiter en Chine, en Iran, en France et au Viêtnam.

L’homme de 63 ans, qui travaille dans le domaine du dessin industriel, trouve toujours le temps de faire de nombreuses sorties photo. « Je suis rendu à 142 sorties depuis le 1er janvier, dit-il en entrevue. C’est mon exutoire et un très bon moyen de créer des liens avec les gens. Si certaines personnes vivent des interactions en promenant leur chien, moi, ça se passe avec mon appareil photo. »

Croisant ses « modèles » principalement au Jardin botanique, dans le Vieux-Port de Montréal et au viaduc de Rouen, dans le quartier Hochelaga, il propose souvent aux gens de les prendre en photo. « Environ 90 % d’entre eux acceptent. Je leur laisse ma carte en leur disant que la balle est dans leur camp s’ils veulent voir le résultat. Parfois, les photos sont suivies de discussions, de liens amicaux et d’invitations à les visiter. Je me suis ramassé dans plusieurs pays du monde grâce à ma caméra. »

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Lionel Hally photographié à l’un de ses endroits préférés, le viaduc de Rouen.

Jamais il n’aurait pu imaginer que la photo le mènerait aussi loin quand il a acheté son premier appareil, en 1975. « Je lisais souvent la revue française Photo, parce que le domaine me fascinait. Après six mois à économiser, je me suis acheté un Argus-Cosina. J’ai commencé en prenant des photos de la construction du Stade olympique et des photos de ma sœur en noir et blanc. »

Peu de temps après, il s’est inscrit dans un club de photographie nommé Aremac (le mot « caméra » à l’envers). « Nous étions environ 30 membres à nous rassembler tous les mardis. Un thème nous était imposé pour chaque rencontre. Par exemple : paysages en noir et blanc. »

Son intérêt n’a cessé de grandir. Il rêvait de devenir photographe. Mais des études dans le domaine étaient hors de question. « Mon père ne voulait pas, car il avait un ami photographe qui en arrachait. Il m’a dit que je devais d’abord faire mes mathématiques au cégep, sinon il allait me confisquer mon appareil. » Après des cours du soir au cégep de Rosemont, il a suivi un cours d’arpentage à l’École des métiers et a fait son entrée chez Hydro-Québec, où il a travaillé quatre ans.

Passion parallèle

Même quand il consacrait des dizaines d’heures par semaine à son emploi, jamais sa flamme pour la photo n’a faibli. « J’ai installé une chambre noire dans la salle de bains de mon appartement, avec une planche sur le bain, des bassins et un agrandisseur, explique Lionel Hally. C’était assez épique ! À l’époque, j’achetais des rouleaux de 100 pieds de films et je roulais mes cassettes de 24 ou de 36 poses. »

Il a profité du passage des Jeux olympiques à Montréal pour photographier les athlètes défilant vers les cérémonies d’ouverture et de fermeture et s’est ensuite spécialisé en photo portrait. « La revue Photo m’influençait beaucoup. Moi, ce n’était pas les joueurs de hockey qui m’impressionnaient, mais les photographes sur qui je lisais. »

PHOTO FOURNIE PAR LIONEL HALLY

Lionel Hally est passionné par la photo. Notamment les paysages.

Aujourd’hui membre d’une trentaine de clubs de photographie sur le web, il continue son étude des visages, en plus de peaufiner son regard sur le monde qui l’entoure. Une trentaine de ses photos sur la nature ont d’ailleurs été réunies lors de trois expositions tenues à Anjou, Saint-Léonard et Rawdon.

Passionné de voyages et de paysages, le photographe – fièrement autodidacte – a accumulé les clichés aux quatre coins du monde. Certains de ses souvenirs les plus marquants ont été partagés avec son frère au Maroc, pays où ils sont nés. « À l’époque du protectorat français, nos parents vivaient là-bas. Lors de l’indépendance du Maroc, nous avons quitté pour la France, alors que j’avais 1 an et demi. Pour mes 50 ans, mon frère et moi avons fait 3000 kilomètres à travers le pays. J’étais en mode découverte totale. C’était une expérience photo extraordinaire ! »

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