À quoi ressemble le quotidien des adolescents, privés d’école depuis le 13 mars ? La Presse a demandé à trois jeunes de photographier leur réalité pendant le confinement. Djélahni, Charles et Justine témoignent.
Marie Allard
La Presse
Djélahni-Nala Dorsainvil vit avec ses parents, sa sœur et son frère dans la métropole, « à la limite de Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies », précise-t-elle. C’est à l’Académie de sports de combat et d’arts martiaux Ness Martial qu’elle a donné rendez-vous au photographe de La Presse.
« C’est un endroit où tu peux te dépasser, te surpasser, vider tes émotions, décrit l’adolescente. Comme je suis en sport-études, j’y allais tous les jours à 13 h 30. » Aussi gymnaste, Djélahni faisait 30 heures de sport par semaine avant la pandémie de COVID-19. « Ç’a été vraiment difficile de rester soudainement à la maison », souligne-t-elle.
Les photos de Djélahni-Nala Dorsainvil, 12 ans, Montréal, Collège Reine-Marie
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« Au début, ç’a été compliqué au niveau moral, se souvient-elle. En confinement, le temps ne passe pas vite. Tu t’ennuies beaucoup plus qu’avant. Même si t’as des devoirs à faire, ce n’est pas une grande source de motivation pour te lever le matin. Les Google Meets sont obligatoires à mon école, donc je les fais. Mais ce n’est pas facile pour tout le monde. »
Charles Wiedrick, 15 ans, a passé le confinement chez sa mère, à Granby, et chez son beau-père, à Farnham. « Je ne m’ennuie pas vraiment de l’école, dit-il. Ce qui me manque le plus, c’est que je faisais de l’improvisation en parascolaire. »
Charles est occupé : depuis le mois de mai, il travaille 30 heures par semaine dans un supermarché. « Je désinfecte des paniers, décrit-il en soupirant. C’est long, huit heures assis sur un banc, à désinfecter. » Comme il aura 16 ans en septembre, le sympathique adolescent économise pour payer son permis de conduire.
Les photos de Charles Wiedrick, 15 ans, Granby, École secondaire Joseph-Hermas-Leclerc
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Charles aime le basketball, les cartes Magic et le jeu vidéo Fortnite. « Je ne joue pas plus que quand j’avais de l’école, précise-t-il. J’ai une restriction de temps d’écran : ma mère me laisse 12 heures par semaine, que je gère comme je veux. J’ai une chaîne YouTube, je fais du montage de mes meilleurs moments. Ça occupe beaucoup de mon temps d’écran. »
Justine Déry habite dans le quartier Saint-Michel avec son père, sa belle-mère et son frère âgé de 16 ans. Comment vit-elle le confinement ? « C’est quand même difficile, répond-elle. Tout a changé. Rester sans voir personne, c’est un peu long. » Justine n’a pas de téléphone intelligent, mais elle est gâtée en appareils photo. « Fin février, mon père m’a acheté une Canon Rebel qu’il a trouvée sur Kijiji », dit Justine. Elle utilise aussi d’autres appareils photo.
« Quand je prends des photos, ma chienne Sissi est ma vedette, précise-t-elle. Je l’adore. Elle me rend heureuse et me fait oublier des moments plus difficiles. » Avis aux futurs fans : Sissi a même son propre compte Instagram, @sissi_laguidoune.
Les photos de Justine Déry, 13 ans, Montréal, École secondaire Joseph-François-Perrault