Apprendre une langue, découvrir la broderie ou le tricot, investir dans la formation professionnelle, suivre des cours de musique… Le confinement donne du temps que plusieurs comblent avec pragmatisme ou imagination. En voici quelques exemples.

Observer le ciel

Simon Lachaîne a toujours aimé l’astronomie. Alors, pour traverser la crise, il s’est offert un télescope et il apprend à lire le ciel.

« Depuis ma galerie, sur le bord de la rivière, à côté du pont Viau, j’ai déjà observé l’amas globulaire M3, Vénus, Mars et surtout Jupiter et Saturne. À l’œil nu, le ciel nocturne nous apparaît comme une surface en deux dimensions. À travers le télescope, les simples points lumineux deviennent des mondes éloignés, mais bien concrets, qui évoluent dans un espace en 3D. C’est une expérience que je souhaite à tout le monde, et j’ai bien hâte de faire essayer ça à mes proches une fois la crise passée. »

Mettre du beau

PHOTO FOURNIE PAR LINDA NOLASCO

Linda Nolasco a décidé de profiter des circonstances pour se familiariser avec la science de la décoration intérieure…

D’ordinaire, Linda Nolasco est conseillère en événementiel dans une agence montréalaise. Mais depuis un mois, elle comble son temps libre en suivant des cours de design intérieur donnés en ligne par l’Institut de design d’intérieur.

« On s’est acheté une maison alors j’ai commencé à avoir beaucoup d’intérêt pour le design d’intérieur, dit-elle. Je me suis donc inscrite à ce cours de design, présenté sur 12 modules et qui dure un an. Il met en pratique des connaissances sur l’architecture, sur les couleurs, etc. Ça me coûte 37 $ plus taxes par semaine. Je m’y consacre une demi-journée, deux à trois fois par semaine. »

Mme Nolasco ajoute qu’avec cette activité, sa journée passe plus vite. « Cela me permet aussi de me concentrer, car j’ai des devoirs à faire et des professeurs à distance qui les corrigent ! »

Apprendre la guitare en famille

Pour égayer son confinement, l’animatrice et entrepreneure Virginie Coossa a réalisé un rêve. « J’avais étudié le violon quand j’étais jeune, mais je m’étais aussi promis d’apprendre la guitare quand j’aurais 40 ans ! Là, j’ai 42 ans, j’ai procrastiné pendant deux ans, mais juste avant le confinement, j’ai débuté des cours à domicile avec un professeur. Comme il ne pouvait plus venir, j’ai continué avec mon cahier d’exercices. J’ai avancé super vite. J’ai suivi quelque cours sur YouTube et je peux maintenant jouer quelques tounes ! Ça me fait vraiment du bien. C’est valorisant. » 

Virginie Coossa a entraîné son fils de 9 ans dans l’aventure. « On a commencé avec les mêmes exercices et on fait les pratiques ensemble, dit-elle. Ça nous fait un petit moment tous les deux. Et dans un moment d’égarement, j’ai même posté une chanson ! Mais bon, c’est vraiment du niveau débutant ! »

Amuser les enfants

PHOTO FOURNIE PAR STÉPHANE BOURBONNAIS

Le « studio » de Stéphane Bourbonnais pour créer ses capsules de Bourbinette.

Stéphane Bourbonnais a été réalisateur à Radio-Canada. Il a quitté l’entreprise il y a cinq ans, à cause de coupes budgétaires. Mais il ne s’était jamais essayé à l’écriture et au jeu de personnages. Il a donc décidé de profiter du confinement pour prendre sa paire de ciseaux et ses pinceaux et créer des capsules pour enfants.

« Je me suis transformé en homme-orchestre, dit-il. Avec un téléphone cellulaire et un logiciel de montage, je me suis mis à concocter des capsules vidéo pour les 2 à 10 ans. Après avoir transformé un coin de chez moi en studio ! Il a fallu construire les décors, les peindre, confectionner les personnages, écrire des textes, faire les voix, réaliser des dizaines de prises et apprendre le logiciel de montage qui est inclus dans mon ordi et dont je ne m’étais jamais servi, car je déteste la technique ! »

Stéphane Bourbonnais a déjà mis six capsules de sa Bourbinette sur YouTube.

> Consultez la chaîne YouTube de Stéphane Bourbonnais

« Je ne sais pas combien je vais en produire, mais ce sera plus d’une douzaine. Pour l’instant, les idées fusent. Dans une des prochaines capsules, il y aura une pièce de musique instrumentale que j’ai réussi à fabriquer sur GarageBand. Ça se veut artisanal et sans prétention ! »

Faire partager son amour du dessin

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉCOLE D’ARTS HÉLÈNE LA HAYE

Hélène La Haye offre des cours de dessin et de peinture sur la page Facebook de son école.

Hélène La Haye a aussi choisi d’innover dans le but de distraire les autres. Peintre professionnelle, normalement elle donne, depuis neuf ans, des cours de dessin et de peinture dans son atelier du Plateau pour les enfants et les adultes. Elle a décidé de rendre cette activité virtuelle en mettant en ligne sur sa page Facebook deux vidéos par semaine dans lesquelles elle propose aux enfants de 6 à 12 ans de faire un dessin avec elle.

« Dans leur espace de confinement, ils peuvent ainsi créer leur propre univers, dit-elle. Les enfants s’ennuient à la maison et moi, je m’ennuie d’eux aussi ! Et puis faire un dessin, ça fait du bien ! »

> Consultez la page Facebook de l’école d’arts Hélène La Haye

Préparer l’avenir

D’autres préfèrent profiter de cette période inédite pour construite leur avenir professionnel. C’est le cas de Nathalie Fert qui, n’ayant plus de travail, en profite pour se donner de nouveaux atouts. « Je viens de passer avec succès deux certifications que je n’avais pas encore, en marketing de contenu et comme gestionnaire de communauté, dit-elle. Je vais continuer jusqu’à la reprise afin d’être prête pour mes clients, plus créative et formée que jamais ! »

Leader en devenir

L’esprit d’initiative et le leadership ne sont pas réservés aux adultes. Savannah Gordon, âgée de 8 ans, a eu, il y a deux semaines, son premier cours de leadership avec sa tante Béatrice, grâce à une application téléchargée sur l’ordinateur de sa mère.

« De plus, mon oncle Marco m’enseignera des cours d’astronomie sur FaceTime, a-t-elle écrit à La Presse. Je m’ennuie de mes amis et de mes professeurs, mais je suis heureuse parce que je peux passer plus de temps avec ma famille. Mes activités préférées sont les cours d’éducation physique avec mon père et les cours de piano virtuels avec ma professeure Louise. Je fais aussi des cours de français, de mathématique, de sciences et d’anglais avec ma mère qui prépare le plan de chacune de nos journées. P.-S. Restez à la maison ! »