S’ils semblent plusieurs à être anxieux devant la crise, les adolescents savent transformer cette interdiction de sortie en occasion à saisir. Et pas que pour jouer à Fortnite à volonté. Voici une sélection de quelques textes reçus.

Un rêve éveillé

Je vis présentement un rêve éveillé : Fortnite à volonté, aucun devoir de maths ni de sciences et le frigo toujours plein ! Par contre, je suis conscient que ce mode de vie n’est pas sain. C’est pourquoi, tous les soirs, ma mère et moi partageons une heure d’activité physique : jogging, vélo, marche et même du tennis de table (où ma mère fait preuve d’une grande arrogance). Pour finir, j’ai compris que ce grand chambardement de nos vies, de notre quotidien à tous est vécu de manière très inégale. Ma grand-mère de 78 ans habite seule à Roberval. Malgré son isolement/confinement, elle prend tout de même le temps de s’occuper de la Saint-Vincent de Paul, afin de s’assurer que les plus démunis d’entre nous (ceux dont le frigo est vide) puissent manger à leur faim.

Alexis Bertrand, 16 ans, Châteauguay

Cette pandémie, tout un défi !

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Léa Mecteau, 16 ans, de Dorval

Enfermés dans nos maisons
Nous n’avons plus aucune connexion
Cette maladie nous a détruits
Et nous en sommes tous démunis Même Legault nous l’a dit
Il faut rester dans notre pays
Pour diminuer cette infection
Et enrayer la transmission
On doit rester fort à travers cet inconfort
On doit s’unir ensemble et garder le sourire
Pour secourir l’âge d’or,
Mais surtout, les soutenir
Cuisiner, jouer, marcher, jaser, écouter, bouger
On est peut-être dévasté, mais ça va bien aller
Il faut rester sympathique et empathique,
Mais surtout pas dans la panique
Gardez vos distances, c’est une exigence
C’est seulement 2 mètres et non des kilomètres
Il ne faudrait surtout pas disparaître
Alors, restez devant votre fenêtre
Lavez vos mains et restez loin
C’est juste une petite mise au point
Pour l’ensemble des citoyens
Et surtout pour tous nos voisins
Affichez l’arc-en-ciel
Ça devrait être universel
Restons tous solidaires
Durant cette crise humanitaire.

Léa Mecteau, 16 ans, Dorval

Sentiment d’impuissance

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Dorianne Labbé, 14 ans, Sainte-Catherine

Cette pandémie m’a fait comprendre que nous n’avons pas le contrôle sur tout. Jusqu’à maintenant, toutes mes questions avaient des réponses et tous mes problèmes se réglaient. C’est la première fois que je suis devant une situation qu’autre que me laver les mains, je ne peux rien n’y changer pour sauver la planète. Je ressens constamment le sentiment d’impuissance, j’aimerais tellement découvrir le remède et que tout revienne à la normale. Je dois me rendre à l’évidence, qu’à 14 ans, mes connaissances scientifiques sont limitées et je dois lâcher prise. Je vais courir, je continue mes études à distance et je lis. Je crois qu’il faut concrétiser ce qui est sous notre contrôle, donc passer du temps en famille, aller faire des marches, appeler son entourage pour discuter ainsi que prendre de leurs nouvelles et ne pas trop anticiper. C’est de cette façon que je vois notre confinement et j’encourage ceux qui ont la chance de le faire, de le réaliser au lieu de s’apitoyer sur leur sort.

Dorianne Labbé, 14 ans, Sainte-Catherine

Jamais je n’aurais pu imaginer

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Sacha Beaudin, 12 ans, de Blainville

Il y a à peine un mois, je ne savais même pas que c’était possible qu’une catastrophe de cette ampleur arrive. Avant la quarantaine, lors de mes congés scolaires, j’étais très contente comme la plupart des enfants, mais je ne me suis JAMAIS imaginé qu’il était probable ou même possible que nos écoles ferment. Personnellement, lors de la pandémie, j’ai énormément de temps, c’est sûr ! Alors, j’accomplis tous les petits projets que je veux faire depuis longtemps. Cependant, je ne vois malheureusement pas du tout mon père qui travaille d’arrache-pied pour que son entreprise de restauration puisse faire des livraisons à domicile. De plus, j’ai énormément de difficulté à imaginer des gens très pauvres qui sont pris dans des conditions horribles. Bref, je vous en prie, RESTEZ À LA MAISON.

Sacha Beaudin, 12 ans, Blainville

L’effet de surprise

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Anne-Rubie Allard, 12 ans, Montréal

Je vois le confinement comme une arme contre le virus. Il faut prouver que l’on est plus fort que lui. Le jeudi 12 mars, nous avions parlé du coronavirus en classe. Notre enseignant nous avait donné plus d’informations en nous rassurant. Nous avons quitté l’école en disant « On se voit demain ! » à nos amis… Le plus difficile pour moi, c’est la surprise. C’est ma dernière année au primaire et j’ai peur de ne plus revoir tous ces gens que j’ai côtoyés pendant six ans ! J’ai tellement eu de plaisir à les voir chaque jour. De plus, je préfère travailler à l’école. C’est mieux pour la concentration. À l’école, je me sens bien. Par ailleurs, je sais que plus tard, je serai fière de raconter que nous avons passé au travers.

Anne-Rubie Allard, 12 ans, Montréal

La vie en montagnes russes

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Amélie Beauregard, 13 ans, de Bromont

Le coronavirus est pour moi une énorme source de stress, car le fait de juste penser pouvoir perdre un être cher me fait angoisser. J’essaye malgré tout de rester positive et de ne pas voir tout négatif. J’aime mieux considérer la pandémie comme une façon de nous faire réaliser qu’il faut passer du temps en famille pendant qu’il en est encore temps. Le seul problème, c’est que j’adore ma famille, mais ils commencent déjà à me taper sur les nerfs. J’essaye le plus possible de rester optimiste et de vivre à pleine puissance le moment présent. Et comme j’aime me le répéter, la vie est comme des montagnes russes : il y aura toujours des descentes, mais après des remontées ! ! !

Amélie Beauregard, 13 ans, Bromont

Transformer le négatif en positif

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Eliott Arseneault, 13 ans, Mont-Laurier

Le confinement, ça fait peur, mais c’est aussi une opportunité d’élargir son champ de connaissances. Cela fait plus de deux semaines que je n’ai pas vu mes amis et je trouve le temps long. C’est dans ces moments d’ennui que l’anxiété me frappe. Qui sait combien de temps cela durera ? Pour me changer les idées, je fais des activités de français, de mathématiques, d’anglais et d’histoire tous les jours. Cela fait un bon moment que je veux apprendre une autre langue, mais avec les cours et mes activités parascolaires, le temps me manquait… Grâce au confinement, voilà que j’ai du temps. J’ai donc décidé d’apprendre l’espagnol. Il faut être capable de tourner quelque chose de négatif en quelque chose de positif. Malgré tout, l’école me manque et j’espère que l’on trouvera une solution à la COVID-19 sous peu.

Eliott Arseneault, 13 ans, Mont-Laurier