Il y a trois semaines, leur quotidien a été chamboulé comme celui de nous tous. Plus d’école, plus d’activités sportives et culturelles organisées, pas le droit de voir les amis. La Presse a demandé aux enfants comment se passe leur confinement. Nous publions aujourd’hui une sélection parmi les nombreux textes reçus. De courts récits qui montrent que les enfants peuvent être plus sages que bien des adultes !

Tout s’est écroulé

La vie était tout à fait normale. J’allais à l’école et je jouais avec mes amies dehors. Puis, le coronavirus est arrivé, et tout s’est écroulé. Je ne peux plus aller à l’école, je ne joue plus avec mes amies. Je ne peux plus sortir de chez moi sauf pour jouer dehors, mais toute seule. Honnêtement, je déprime. Au début, je voulais m’écrabouiller dans mon divan vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais heureusement, plus les semaines passent, moins je suis « vedge ». Je m’amuse enfin ! J’ai commencé à faire l’école à la maison. C’est cool, car je choisis ce que j’apprends. J’ai aussi fait un arc-en-ciel avec le #Çavabienaller ! et je l’ai collé dans ma fenêtre. Bref, je me sens bien par rapport à tout cela. J’ai quand même hâte de retourner à l’école !

Raphaëlle Jadotte, 11 ans, Laval

Foutu COVID-19

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Pablo Picard

Bonjour, je m’appelle Pablo et j’aimerais vous dire que les promenades (chasse aux arcs-en-ciel) commencent à être répétitives. Ne pas avoir d’amis autrement que par SKYPE ! ! ! ! ! C’est plate ! Je vais probablement passer ma fête presque tout seul ! Sans parler de tous les matchs de hockey annulés ! « C’est l’heure du ménage ! » On entend ça presque chaque JOUR ! Ça sent la peinture à plein nez. Bref, c’est pas PARFAIT !

Pablo Picard, 9 ans, Québec

Hakuna Matata

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Léontine Desranleau-Langlois

Coronavirus alias COVID-19, ce mot-là, dans ma tête, il dégage un brouhaha, une tempête tropicale, une tornade de sable. On parle tout le temps de lui. À la télé, dans nos familles ou même au téléphone. Pis là, ben moi, je capte toute l’information, mais ma petite tête n’est pas capable de ne prendre que le nécessaire. Mais ma psy m’a aidée, mes parents et mon entourage se sont forcés pour ne pas en parler quand j’étais là. Et j’ai appliqué le Hakuna Matata ! Bon, vous ne savez pas de quoi je parle, vous les personnes qui n’ont jamais écouté le Roi Lion ! En fait, ça veut dire qu’il faut s’ancrer dans le moment présent et ne pas essayer de contrôler ce qu’on ne peut pas contrôler. Ça m’a vraiment beaucoup aidée ! Alors, à toutes les petites têtes qui comme moi ont tendance à s’emporter, Hakuna Matata !

Léontine Desranleau-Langlois, 10 ans, Saint-Jean-sur-Richelieu

Monsieur Legault ressemble à mon grand-père

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Juliette Poudrier

J’ai 8 ans. Je profite de mes journées pour relever des défis. J’ai réussi à courir 5,7 kilomètres. Je fais du patin à roulettes avec joie tous les jours. Je parle souvent avec mes amies et mes cousines sur mon téléphone. Je trouve les journées de pluie difficiles. J’aurais préféré poursuivre l’école. Je me sens un peu seule. Je développe un peu d’autonomie. Par exemple, je fais mon déjeuner toute seule. Je me lève aussi un peu plus tard. J’apprends à connaître des personnes importantes comme Monsieur Legault, le Docteur Arruda et Madame McCann. Monsieur Legault ressemble à mon grand-père. Ça va bien aller !

Juliette Poudrier, 8 ans, Mont-Saint-Hilaire

Je me sens bien, mais…

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Raphaelle Zuchoski

J’ai hâte de retourner à l’école, mais j’ai quand même beaucoup de plaisir avec mes parents, ma sœur et mon frère. En ce moment, je me sens bien, mais si, à la fin de tout cela, le monde ne va pas mieux, je ne me sentirai plus vraiment bien et je commencerai à m’inquiéter.

Raphaelle Zuchoski, cinq ans et demi, Sherbrooke

Crèmerie et glissades d’eau

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Rose-Anaïs Barriault

Cher journal intime, il y a le coronavirus partout dans le monde. Je le vis comme un ouragan qui détruit chaque ville à son passage. Par contre, pour une fille de 10 ans, je ne ressens pas vraiment la peur. Je me lave les mains avant de cuisiner, manger et lorsque je reviens de dehors. Pour moi, la vie confinée chez soi est correcte, mais pas vraiment amusante. J’espère retourner à l’école le plus vite possible, car je commence à m’ennuyer à la maison. J’ai hâte de retrouver mes amies et toutes les personnes qui m’entouraient dans ma vie d’avant. Dans le futur, après la pandémie, je vais aller à la crèmerie et aux glissades d’eau. Si nous restons unis, ensemble nous allons la surmonter, cette crise.

Rose-Anaïs Barriault, 10 ans, Sainte-Marthe-sur-le-Lac

Confinement nécessaire

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Flavie Allard

Pour moi, ce confinement représente la précaution. Si personne n’imposait de règles, personne ne ferait de bons actes pour arrêter la propagation du virus. Pour moi, le confinement est difficile pour la simple et bonne raison que l’horaire est chamboulé. J’aimerais mieux être à l’école pour continuer à apprendre et socialiser avec mon entourage. Je préférerais être avec mes amis et ma professeure. Cependant j’y trouve un avantage : le fait de passer du temps de qualité avec ma famille. Ça me permet aussi de penser à tous les gens touchés, tous les gens pour qui c’est plus compliqué. En fait, je me considère comme très chanceuse et je souhaite que la crise nous fasse réfléchir à l’avenir de la planète. Les gens vont guérir et l’espèce de tremblement de terre que tout cela aura créé va se calmer et disparaître tranquillement.

Flavie Allard, 10 ans, Montréal

Comme la nuit

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

Danaé Bourassa

Je me sens souvent seule et angoissée. Je ne peux pas jouer avec des vraies personnes. Avec FaceTime, je peux au moins voir mes amies. Je peux passer plus de temps avec ma famille et dormir un peu plus. Ma (vraie) prof me manque. Je suis parfois si fâchée contre le virus que j’ai juste le goût de pleurer et de crier. Pour me calmer, j’écoute de la musique telle que Casse-Noisette et je fais une séance de méditation avec mes chats. Je fais l’école à la maison. En résumé, la COVID-19, c’est comme la nuit : c’est parfois beau et souvent triste.

Danaé Bourassa, 10 ans, Saint-Jérôme

Pas comme dans les films

Je ne savais pas ce qu’était une vraie pandémie. J’ai découvert que ce n’est pas comme dans les films où les scientifiques et les médecins trouvent un vaccin en une semaine. Il reste encore beaucoup de temps avant que je ne retourne à l’école. Quand j’y remettrai les pieds, c’est quand tout ça sera fini. Je trouve le confinement difficile. Je ne peux pas aller au parc avec mon frère et mes sœurs, comme on aimait le faire avant. J’écris et j’appelle mes amies tous les jours. Je voudrais passer un petit message : Si on reste chez nous et qu’on s’entraide, on passera par dessus ce virus.

Alizée Reynaert, 11 ans

Grande maison, grande famille

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Les quatre enfants Roulier, de gauche à droite, Joakim, Yorick, Alec et Zéolie

Aujourd’hui, je vais vous raconter comment je vis le confinement. Ma mère nous oblige à faire une heure de devoirs par jour. C’est ennuyant. Ensuite, nous avons la chance d’avoir une grande maison pour jouer et un autre avantage d’avoir une grande maison est que mon grand frère nous laisse tranquilles, car il ne sait pas où nous trouver. Ma famille et moi faisons beaucoup d’entraînements physiques. Le soir, mon petit frère nous raconte des histoires bizarres de superhéros.

Joakim Roulier, 10 ans, Granby

Dessins sur la pandémie
  • Dessin de Jeanne B. Larouche, 5 ans

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    Dessin de Jeanne B. Larouche, 5 ans

  • Dessin d’Éloïse Dallaire, 5 ans

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    Dessin d’Éloïse Dallaire, 5 ans

  • Dessin d’alexie Choquet, 7 ans

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    Dessin d’alexie Choquet, 7 ans

  • Dessin d’Émilie Pelletier, 7 ans

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    Dessin d’Émilie Pelletier, 7 ans

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