Marre de la course folle ? De cette éternelle fatigue, de ce sentiment d’être sans cesse débordés ? C’est le moment ou jamais d’en finir. De revoir vos priorités. Et, surtout, de ralentir. Huit suggestions pour profiter enfin de la vie, en compagnie de deux femmes, mères de famille et entrepreneures, qui ont justement choisi de changer de rythme, de respirer, de savourer la vie. Ici.

Apprendre à dire non

Assises par terre dans leur petit studio de yoga de la rue Ontario, Madeleine Arcand et Maxime Morin, fondatrices de l’Espace Rose Buddha (à qui l’on doit une boîte de vêtements écoresponsables et une application de méditation du même nom, bref, des femmes actives et occupées, vous l’aurez compris), se prêtent volontiers au jeu de l’entrevue. Pour cause : elles viennent de publier un livre sur le sujet (À GO, on ralentit). Dire non ? Cela tombe sous le sens : si l’on veut arrêter de courir, de s’épuiser entre ses différentes obligations, encore faut-il cesser de dire oui à tout : cette énième invitation à souper ou cette implication dans le C.A. de la garderie du petit dernier, est-ce vraiment souhaitable ? Nécessaire ? Qu’on se le dise : à force de toujours dire oui aux autres, « on a moins de place pour soi », note Maxime Morin.

Désengorger l’agenda

Dire non, c’est aussi se poser la question : « qu’est-ce que je veux faire ? » Il ne s’agit pas ici de tout plaquer pour partir élever des poules à la campagne, soyez avertis. L’idée est plutôt d’en finir ici, maintenant, avec les « il faut que » dans son quotidien et oser dire « je choisis », expliquent les deux femmes dans leur livre, très pratico-pratique (questionnaires, réflexions bouddhistes et exercices à l’appui). L’objectif ? En prendre moins, pour aérer son agenda et, au final, avoir plus de temps pour soi.

Adopter le farniente

Dire non, aérer son horaire, c’est aussi se donner du temps pour ne rien faire. Littéralement. Une fois par mois, suggèrent les deux adeptes, donnez-vous ce droit. Et n’allez surtout pas croire qu’il s’agit de perdre son temps, au contraire. Ne rien faire, lire, dormir, rêver, « ça calme le système nerveux », indique Madeleine Arcand. C’est aussi un art, et l’adopter, c’est nourrir sa créativité, c’est bien connu. Bref, non seulement c’est reposant, mais en prime, c’est ressourçant.

Réfléchir à la question de la performance

Ne rien faire, cela implique souvent une réflexion, pourquoi pas sur soi et sur sa relation à la sacro-sainte question de la performance. Madeleine Arcand en sait quelque chose. « Pourquoi tu veux être au top, pourquoi tu veux être la meilleure ? demande-t-elle. Si tu réalises que tes raisons n’ont pas de bon sens, ne sont pas connectées à tes valeurs, à ce que tu veux, et à comment tu veux te sentir au quotidien, peut-être que tu vas réaliser qu’il y a quelque chose qui ne marche pas… » C’est d’ailleurs en réalisant qu’elles étaient entourées de proches tous plus « dans le jus » les uns que les autres (elles y compris, personne n’est parfait !) que les deux amies de longue date ont voulu s’attaquer à ce sujet.

Faire le ménage de ses priorités

Qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? Votre famille, vos enfants ? Êtes-vous heureux ? « Ça a l’air gnangnan comme question, concède Madeleine Arcand. Mais qu’est-ce qu’on fait le plus dans la vie ? Travailler, regarder la télé et angoisser ! » D’où l’importance dudit ménage, pour définir ses priorités et agir en conséquence, fait valoir la mère de quatre enfants, qui a lâché une carrière d’animatrice pour devenir entrepreneure, et ce faisant donner la priorité à sa famille. Depuis : elle travaille moins d’heures, a mis une croix sur les menus compliqués et mise sur une « qualité de vie » et non un « style de vie ».

Diminuer le temps d’écran

S’il y a une chose qui gruge notre précieux temps, et nous éloigne de l’instant présent, c’est bien cette multitude d’écrans qui ont envahi nos poches et nos sacoches. Quelques astuces pour vous désintoxiquer : faites le ménage de vos applications, supprimez les notifications, et puis sortez les appareils de votre chambre à coucher. « Achetez-vous un cadran ! », proposent les deux femmes en riant.

Consommer moins

Et si, cette année, on essayait de consommer moins, mais mieux ? En optant pour la qualité plutôt que la quantité ? Y aviez-vous pensé ? « C’est le fait de vouloir consommer qui nous fait vouloir toujours travailler plus, pour se payer la grosse maison, le gros char », explique Madeleine Arcand. Du coup, quelque part, « on ne paye pas avec de l’argent, mais avec du temps… » À méditer.

Méditer, justement !

Si vous voulez cesser de courir cette année, méditer, ou simplement respirer est l’activité à essayer, suggèrent enfin nos deux interlocutrices. « Méditer, c’est une pratique qui te permet de te calmer le gros nerf et d’arrêter le hamster qui roule tout le temps », disent-elles. Quoi de mieux pour s’arrêter et vivre enfin le moment présent ? Car c’est le but de tout cet exercice, finalement : vivre, et non plus survivre. Savourer sa vie. Et non « surfer » sur sa vie. Parce qu’on n’en a qu’une. Même si on a tendance à l’oublier…

IMAGE FOURNIE PAR LES ÉDITIONS DE L’HOMME

À GO, on ralentit – 12 mois pour se reconnecter à l’essentiel, de Madeleine Arcand et Maxime Morin

À GO, on ralentit – 12 mois pour se reconnecter à l’essentiel, de Madeleine Arcand et Maxime Morin, fondatrices de Rose Buddha, chez les Éditions de l’Homme, 280 pages