À l’école, Kevin Raphaël a été obligé de lire le roman fantastique Artemis Fowl. « Oh my God, Artemis Fowl ! », se souvient-il en grimaçant. C’était ennuyant ? « C’était trop gros pour où j’étais rendu, répond l’animateur et humoriste. Quand les autres avaient lu 20 pages, j’en avais lu trois. Le sportif en moi s’est dit : “Ce n’est pas pour toi, la lecture, va voir ailleurs.” J’étais dans la catégorie de gens à qui les livres font peur. »

Aujourd’hui, l’animateur du Kevin Raphaël Show à TVA Sports (re)lit. « Je lis des biographies sportives et je suis tombé dans les romans policiers, dit-il. C’est moi qui les choisis. Je décide quand je lis, quand j’arrête, et je fais mes propres scénarios de films en lisant. Dans ma tête, je suis un réalisateur… »

Kevin Raphaël est l’un des porte-parole du mouvement À GO, on lit ! qui vise à promouvoir la lecture chez les jeunes de 14 à 20 ans. L’objectif de cette campagne : provoquer un changement de comportement positif chez ceux qui n’aiment pas lire, en partant de leurs intérêts. Pas question de leur imposer un livre avec des fées (coucou, Artemis Fowl) s’ils adorent le sport ou les enquêtes.

Cinq profils de lecteurs

Un quiz est proposé sur le site d’À GO, on lit !, pour déterminer le type de lecteur qui nous ressemble le plus parmi cinq profils (Boho-Romantico, Échevelé, Surnaturel, Mains-moites et Fouineur). Des suggestions de lecture – personnalisables en ajustant divers critères – sont ensuite offertes. Il ne reste qu’à se rendre dans une bibliothèque scolaire ou municipale participante pour emprunter un livre de la sélection, identifié par une pastille. La formule rappelle les pastilles de goût de la SAQ, avec une autre forme d’ivresse et d’éventuelle dépendance.

« Moi, je suis Boho-Romantico », précise avec franchise Kevin Raphaël. Vit-il bien avec cette étiquette ? « Oh oui, dit-il. Les séries d’amour, j’aime ça. » Son premier coup de cœur littéraire a néanmoins été un roman de hockey, Le Match des étoiles de François Gravel, dévoré alors qu’il était encore enfant. « Je l’ai lu 150 fois, indique Kevin Raphaël. Je pense que je l’ai encore chez moi. Je ne l’ai jamais rapporté à la bibliothèque… »

IMAGE TIRÉE DU SITE INTERNET D’À GO, ON LIT !

Le premier coup de cœur littéraire de Kevin Raphaël a été un roman de hockey, Le Match des étoiles de François Gravel.

Tasser son téléphone

Aujourd’hui, les jeunes (comme les adultes) sont souvent hypnotisés par leur cellulaire, plus que par les pages d’un roman. Kevin Raphaël le sait, puisqu’il côtoie des élèves du secondaire à titre d’entraîneur de football, à Laval. « Quand les kids me disent : “Coach, je n’ai pas le temps de lire”, je réponds : “T’as en masse de temps. T’as pas de factures à payer. Tu finis l’école, tu rentres chez vous. C’est parce que tu joues à Fortnite que t’as pas le temps !” Moi, je fais plein d’affaires [Kevin Raphaël anime aussi Viens voir mes rénos sur Casa, il commente la lutte sur TVA Sports, fait des chroniques à Vlog sur TVA, en plus de se produire comme humoriste]. Mais je prends le temps de lire. La biographie de Jackie Robinson, je l’ai lue en une semaine. Je lis un peu, ici et là, et ça me déconnecte. C’est le fun. »

Une idée des Laurentides

La lecture est essentielle à la réussite éducative et sociale, selon les initiateurs de la campagne À GO, on lit !, les Partenaires pour la réussite éducative dans les Laurentides (PREL). Cette instance régionale a convaincu ses homologues de Laval, de Montréal et de l’Outaouais de se joindre au mouvement, cette année.

« Je pense qu’il faut dire aux kids : “T’as le droit de te déconnecter pendant 45 minutes”, souligne Kevin Raphaël. C’est correct. La planète ne va pas arrêter de tourner. Moi-même, j’étais trop sur mon cell. Maintenant, quand j’écoute une série, que je lis un livre ou que j’écris quelque chose, mon cell est plus loin. Sinon, t’es connecté 18 heures sur 24. »

Visitez le site d’À GO, on lit ! pour faire le quiz : https://www.agol.ca/