Pourquoi a-t-on des préjugés ? D’où vient le racisme ? La réponse se trouve — en partie du moins — à Laval, où le musée Armand-Frappier présente une exposition destinée à expliquer sur des bases scientifiques comment le racisme s’est développé dans nos sociétés et l’ampleur des dommages qu’il peut provoquer.

L’exposition Des préjugés au racisme a d’abord été créée à Paris, au Musée de l’homme, où l’équipe du musée lavallois l’a découverte — un peu par hasard — et adoptée. Le contenu a été adapté pour le Canada, avec l’ajout de références aux populations autochtones, entre autres. 

On y explique d’entrée de jeu que le racisme découle, notamment, de la tendance naturelle du cerveau à vouloir catégoriser les choses qui l’entourent, puis à hiérarchiser ces catégories. 

Notre cerveau fait des raccourcis : il crée des étiquettes, classe les étiquettes et fixe les étiquettes.

Émilie Gauthier, responsable des visites au musée Armand-Frappier

Le problème, c’est quand il le fait pour les humains, sans fondement. Car on évoque aussi dans l’exposition les connaissances génétiques qui confirment que la notion de « race » n’a pas lieu d’être chez l’humain. Et l’on présente les résultats d’une expérience scientifique qui démontre que la discrimination provoque des séquelles jusque dans le cerveau des victimes. Parce que la définition du racisme n’est pas toujours très claire, on suscite la réflexion du public avec des mises en situation variées, des questions plus délicates. 

Enfin, on présente différentes statistiques sur l’ampleur du phénomène. Des films abordent la question du racisme entre les Blancs, entre les Noirs, et entre les Blancs et les Noirs. Plus modeste que sa version parisienne, l’exposition permet néanmoins d’en apprendre beaucoup sur le sujet, d’autant que des guides sont présents tous les jours pour accompagner les visiteurs. Plusieurs activités sont également au programme, notamment dans le laboratoire éducatif.

L’exposition est présentée jusqu’en juin 2020.