Alors que les informations entourant la naissance du premier enfant du prince Harry et de sa femme, Meghan Markle, demeurent secrètes et que les rumeurs s’emballent, le couple a annoncé hier qu’il souhaite garder « privée » la naissance de son bébé, prévue ce mois-ci.

« Le duc et la duchesse de Sussex sont très reconnaissants de la bienveillance qu’ils ont reçue de la part des habitants du Royaume-Uni, et du monde entier alors qu’ils se préparent à accueillir leur bébé, a annoncé dans un communiqué le palais de Buckingham, hier matin. Leurs Altesses Royales ont pris la décision de garder privés les préparatifs entourant l’arrivée du bébé. Ils partageront la bonne nouvelle une fois qu’ils l’auront célébrée en privé et en famille. »

Cette annonce est-elle surprenante ? « Non, c’est une décision intelligente et moderne. Il y a la volonté très forte de protéger la naissance de leur enfant, qui est un moment fort, pour tous les nouveaux parents d’ailleurs », pense Isabelle Rivère, auteure d’un ouvrage sur la reine Élisabeth II. 

« Le couple souhaite protéger le bébé de toute forme de pression et de la curiosité du reste du monde. Il veut savourer ce moment d’intimité avant que le reste du monde s’en empare. »

L’auteure rappelle que pour les naissances royales précédentes, Kate Middleton, la duchesse de Cambridge, est sortie de la maternité, maquillée et coiffée, quelques heures seulement après avoir accouché. « On la voit accueillie par un mur de journalistes et de curieux qui la photographie sous tous les angles, ce qui n’est pas très agréable », souligne Isabelle Rivère. Meghan Markle, la duchesse de Sussex, ne se prêtera pas au même manège.

À l’écart

PHOTO  TOLGA AKMEN, ARCHIVES REUTERS

Certains médias britanniques ont même révélé que Meghan Markle envisageait un accouchement à son domicile.

L’historien James Jackson pense que le couple souhaite vivre un peu à l’écart du tumulte. D’ailleurs, Harry et Meghan viennent de déménager à Windsor, dans le Frogmore Cottage, à une quarantaine de kilomètres de Londres. « Meghan veut montrer son indépendance envers la famille royale, croit-il. Elle ne veut pas être la réplique de Kate Middleton. Il faut qu’elle fasse autre chose pour montrer que son couple est différent, car Harry ne sera jamais William et surtout, il ne sera jamais roi et elle ne sera jamais reine. » 

Il pense cependant que le couple aura un autre rôle important à jouer, que ce soit dans les œuvres caritatives ou encore, dans sa présence à l’étranger, dans les pays du Commonwealth. « Les princes Charles et William s’occuperont du Royaume-Uni, et Harry, avec le soutien de Meghan, du Commonwealth », avance-t-il.

La date prévue pour la naissance du bébé demeure inconnue. Et une fois l’enfant né, quand annonceront-ils la bonne nouvelle ? « Ils ne peuvent pas garder cette nouvelle secrète très longtemps, estime Isabelle Rivère. Le délai ne sera pas long, le couple veut s’accorder un bonheur exclusif qui n’appartient qu’à lui, ce sera certainement quelques heures, voire une demi-journée », dit-elle.

« L’image est très importante pour la famille royale et c’est la seule façon pour que la royauté perdure. Et une bonne nouvelle comme une naissance, ça égaye la population, alors ils ne pourront pas attendre très longtemps », explique James Jackson, historien.

À quelques jours de la naissance du bébé royal, les paris sont lancés : est-ce que ce sera une fille ou un garçon, quel prénom pour le bébé ? Certains médias britanniques ont même révélé que Meghan Markle envisageait un accouchement à son domicile. Ce qui s’inscrit, selon Isabelle Rivère, dans la grande tradition des naissances royales. Elle rappelle que la reine Victoria a eu ses neuf enfants chez elle, tout comme Élisabeth II, qui a accouché au palais de Buckingham. Les princes Charles, Andrew et Edward y sont nés, tandis que la princesse Anne est née à Clarence House.

« À partir de 1977, la princesse Anne a rompu avec la tradition en allant accoucher à l’hôpital de St. Mary (tout comme Lady Diana et Kate Middleton). Ce qui est exceptionnel, c’est que notre époque nous a habitués à des accouchements ultra-médicalisés. Meghan est en rupture avec les habitudes du monde dans lequel nous vivons », affirme Isabelle Rivère, aussi auteure de Charles et Camilla : une histoire anglaise. Elle pense qu’il y a cette dualité chez Meghan, qui souhaite à la fois donner l’image d’une jeune femme moderne, mais qui regarde aussi du côté des traditions de sa belle-famille pour s’en inspirer quand bon lui semble.

Soulignons que cet enfant sera septième dans l’ordre de succession à la couronne britannique, et on peut se demander s’il aura un titre. « La reine Élisabeth va certainement proposer au couple que son enfant porte un titre, explique Isabelle Rivère. Libre aux parents de l’accepter. La princesse Anne a refusé un titre pour ses enfants, car à ses yeux, c’était davantage un poids pour eux que d’être des altesses royales. »