Les jeunes obèses éprouvent déjà des sentiments de culpabilité face à la nourriture. Nettement plus que ceux qui ont un poids dans la norme et même que ceux qui ont un surplus de poids.

C'est ce que démontre une étude française qui a évalué les sentiments éprouvés par des jeunes, de différents poids, face à la nourriture. Les participants qui étaient dans la norme ressentaient plus de sentiments positifs lorsqu'on les interrogeait après leur avoir montré des images d'aliments. À l'inverse, les plus gros se sentaient mal lorsqu'on leur présentait des aliments gras et sucrés.

La grande surprise est venue des jeunes qui, sans être obèses, avaient un surplus de poids. Ceux-ci n'éprouvaient aucun sentiment particulier. «Les ados en surpoids ressentent moins d'émotions positives et négatives que les ados obèses et normo-pondéraux, explique l'une des chercheuses, Laetitia Barthomeuf, du département de psychologie sociale et cognitive de l'Université de Clermont-Ferrand. On peut alors penser que les ados en surpoids contrôlent, inhibent leur ressenti émotionnel afin de protéger leur image et leur estime de soi et de se différencier du groupe des obèses, qui a une image plus que négative. Ainsi, je pense que les ados en surpoids sont bien conscients de leur condition mais qu'ils ne sont pas prêts à l'accepter, alors que les obèses n'ont pas le choix du fait de leur sigma trop visible - obésité bien établie.»