On pense que les traditions culinaires se perdent au Québec. Pas du tout, révèle un nouveau sondage sur les compétences culinaires. Certaines mères estiment que leurs filles, adultes, cuisinent mieux qu'elles. C'est peut-être par coquetterie qu'elles ont fait cet aveu aux sondeurs, parce que leurs filles ont répondu, à l'inverse, que leurs mamans étaient meilleures cuisinières.

«C'est incroyable! lance Frédéric Blaise, président de la firme de communication spécialisée en alimentation, Enzyme, qui a commandé l'étude. Nous étions partis avec l'intuition contraire. On parle beaucoup de la perte des compétences culinaires et nous aurions pu croire que les mères auraient été déçues de leurs filles et que les filles éprouveraient une sorte de détresse face à la cuisine.»

 

Aux fourneaux, les mères se donnent la note moyenne de 78%, ce qui n'est déjà pas mal du tout, mais elles estiment que leurs filles, celles qui ont plus de 35 ans, méritent plutôt 83%. Les filles plus jeunes ont des croûtes à manger, parce que leurs mères leur donnent plutôt 73%. «La trentaine est l'âge où les femmes deviennent souvent mamans elles-mêmes», précise Frédéric Blaise. Celles-là deviennent donc responsables de la nourriture du foyer et ont tendance à cuisiner davantage. Mais de toute façon, note le nutritionniste de formation, c'est aussi un âge où les femmes s'intéressent davantage à la nutrition.

Le sondage a été réalisé auprès de 1000 adultes québécois par CROP. On y apprend aussi que les mères discutent de cuisine avec leurs filles. Et c'est peut-être de ces échanges que vient cette admiration mutuelle. Les mères sont toujours aussi impressionnantes avec leurs recettes traditionnelles de ragoûts, et les filles, qui jouent avec des ingrédients inusités et nouveaux, épatent leur mère.

Quant aux messieurs, sans surprise, les plus jeunes cuisinent davantage, surtout ceux qui n'ont pas d'enfant. Ce qui conforte le mythe que dans la famille, c'est la mère qui prend le contrôle des fourneaux.