Deux voitures pour le prix d'une, cuisine équipée offerte pour un logement, en France comme à l'étranger certaines enseignes commerciales se sont lancées dans une course à la promotion pour séduire à tout prix des consommateurs anxieux en cette période de crise.

Dans un contexte de morosité économique peu propice aux dépenses, certaines entreprises ont trouvé la parade en proposant des «ventes couplées» à leurs clients, dans des secteurs touchés par le ralentissement économique, comme l'immobilier ou le secteur automobile.

Ainsi, un célèbre concessionnaire belge propose depuis peu d'offrir à ses clients deux voitures pour le prix d'une, avec un slogan sans ambiguïté: «Le secteur automobile est en crise, Cardoen vous offre une deuxième voiture gratuite.»

Sur son site internet, l'entreprise belge, qui se félicite de «l'énorme succès» de cette opération, explique que «grâce à la crise, les parkings des constructeurs sont surchargés», et que par conséquent, il est temps d'en profiter.

Initiatives multiples

Les initiatives se sont aussi multipliées ces dernières semaines dans le secteur de l'immobilier.

Pour l'achat d'un logement, certains clients du Groupe Maisons Pierre et de sa filiale Wagram Résidences ont pu ainsi bénéficier d'une voiture d'une valeur de 9000 euros (14 400$CAN). D'autres se sont vu offrir les frais de notaire liés à leur transaction, ou encore des avantages en nature.

Parallèlement, BNP Paribas Immobilier a lancé sa «Box-Immo», un coffret d'avantages destinés aux clients investissant dans des biens immobiliers avec à la carte un plafonnement des frais de dossier, des assurances à prix cassés, ou encore l'installation d'une alarme de protection.

Autre nouveauté, le site braderie-immobilier.com offre à tout client qui achète un logement une cuisine équipée, ou encore une fois les frais de notaire associés à la transaction.

Le crédit avantageux

Enfin, la société Credixia, qui se présente comme «un courtier en prêts immobiliers low-cost», propose depuis peu d'intervenir gratuitement pour ses clients, assurant tirer sa rémunération directement de «la banque qui fera l'offre de crédit la plus avantageuse».

Philippe Moati, professeur d'économie à l'Université Paris-Diderot et membre du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), n'est pas surpris par l'apparition de genre de pratiques qu'il juge «potentiellement dangereuses».

«En période de mauvaise conjoncture, lorsqu'une entreprise a du stock en main et qu'il lui brûle les doigts, elle va rechercher plus encore que d'habitude à faire du chiffre d'affaires à coups de promotions», souligne-t-il.

Mais pour ce chercheur, «ce genre de pratiques jette un doute sur tout le système de prix et génère de la défiance à l'égard du système économique et de ses acteurs».

Au-delà des promotions, certaines enseignes ont su surfer sur le thème de la crise en détournant ce sujet d'actualité grave pour en faire un argument marketing.

Ainsi, une chaîne de grands magasins du Royaume-Uni a mis en vente son chocolat «credit crunch», terminologie anglaise utilisée pour caractériser le durcissement des conditions de crédit qui sévit depuis la crise financière.

Du côté des voyagistes, Nouvelles Frontières a opté pour des promotions ciblées allant jusqu'à -40%. Le ton de la campagne sur les «prix de crise» est décalé: «des centaines de milliards viennent de s'envoler. Faites la même chose», suggère la filiale du groupe Tui Travel.