C'est une extravagance réservée à ceux qui n'ont pas peur d'essayer des produits hautement exotiques. Et qui veulent bien débourser une fortune pour une tasse de café. Le kopi luwak est un café très rare, mais de plus en plus populaire, qui se trouve en Indonésie, au Vietnam, aux Philippines et dans certaines régions d'Afrique.

Il est aussi au menu de quelques cafés du monde, dont le Peter Jones Espresso Bar de Londres, qui le propose à une centaine de dollars la tasse. Pourquoi tant d'émoi? Les grains de café utilisés ont été digérés par des civettes sauvages qui rôdent dans les plantations de café. L'animal a la réputation de choisir uniquement des fruits parfaits. Il mange la baie mais ne digère pas le grain, qui se retrouve intact, dans ses excréments. Les «cueilleurs» de kopi luwak ramassent les crottes de civette et lavent les grains. Ils sont ensuite torréfiés, comme n'importe quel café. Mais les amateurs estiment que ce voyage dans le système digestif de l'animal lui donne un goût unique. Question d'enzymes, apparemment. Il est devenu tellement prisé que les propriétaires de plantations essaient maintenant de domestiquer l'animal pour multiplier leurs revenus.

Au Café Civet de Yogyakarta, en plein coeur de l'île de Java, le kopi luwak coûte une douzaine de dollars la tasse, ce qui en fait un produit uniquement consommé par les touristes. Les grains, verts ou torréfiés sur place, sont offerts à plus de 100$ la livre. Afin d'assurer l'authenticité du produit, les proprios ont pris soin de mettre quelques crottes originales dans un pot de verre, sur le comptoir.

Et le goût? Finalement, le café est particulièrement amer, un goût qui n'est pas sans rappeler, après avoir creusé sa mémoire gustative, celui du café instantané!