Les Européens rejettent le clonage des animaux pour l'alimentation, révèle jeudi une enquête réalisée pour la Commission européenne, désormais sous pression pour interdire cette pratique.

Plus de 25 000 citoyens européens ont été interrogés dans les 27 Etats membres pour cet Eurobaromètre. Près de 6 sur dix (58%) pensent que le clonage des animaux pour la production alimentaire «n'est pas justifiable» et plus de 43% affirment qu'ils n'achèteront «probablement jamais de tels produits».

Les députés européens s'étaient déjà prononcés début septembre pour l'interdiction du clonage d'animaux à des fins alimentaires et la commercialisation de produits issus de cette pratique.

Plusieurs experts européens, dont l'Agence européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) et le Groupe d'éthique (GEE), ont mis en lumière des problèmes de santé, de bien-être animal et de mortalité plus élevés chez les animaux clonés et leurs mères porteuses.

«L'enquête nous fournit des informations précieuses sur le point de vue des citoyens européens», a annoncé la commissaire à la Santé, Mme Androulla Vassiliou. Avec cet eurobaromètre et les avis de l'EFSA et du GEE, la Commission va maintenant examiner la nécessité de prendre des mesures, et si oui lesquelles, a-t-elle précisé.

Mme Vassiliou s'est dite personnellement peu favorable au clonage d'animaux pour l'alimentation. Mais sa position n'est pas nécessairement partagée par les autres membres de la Commission dirigée par José Manuel Barroso.

D'autant que l'EFSA a estimé que la consommation de boeuf ou de porc clonés sains ne présente pas de danger particulier.

À l'heure actuelle, les produits d'animaux clonés ne sont pas commercialisés en Europe ou ailleurs dans le monde.

Mais le moratoire des Etats-Unis sur ce type de produits, qui remonte à 2001, a été remis en cause par l'Agence américaine de réglementation des produits alimentaires (FDA), qui a estimé en janvier que ces produits étaient tout aussi fiables que ceux issus des filières traditionnelles.