Donnant le clap de fin de la Semaine de la mode lundi après-midi, Pierre Cardin a mis les petits plats dans les grands. Ne faisant rien comme les autres, il a préféré présenter sa collection de prêt-à-porter printemps-été 2008 hors calendrier. Il a affrété un avion spécial pour faire découvrir son travail à 150 journalistes dans son «Palais-Bulles», sous le soleil azuréen de Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

«C'est la première fois que je défile dans mes murs», a-t-il confié à l'Associated Press, reconnaissant qu'il était «souvent là où on ne l'attend pas». «En fait, je crée quand j'en ai le désir, car ce n'est qu'une de mes multiples activités», a précisé le couturier, fier «d'être avec Alain Delon le Français le plus connu en Chine».

Après un déjeuner dans ce «palais» surplombant la Méditerranée, place au défilé. La collection propose de nombreux «flashbacks» aux codes Cardin, dont les robes archi-structurées, aux baleines et cerceaux dansant, serties de carrés, de trous ou de cercles colorés.

Un vestiaire comportant des modèles masculins. Ils déambuleront l'été prochain torse nu, dans de larges pantalons pattes d'éléphant de soie ou pattes de «fourmi» de vinyle, qui fait son apparition, froissé, bouilli ou laqué noir. Des ensembles mi-saison revisitent la veste à quatre poches, que ferme, nonchalante, une ceinture façon kimono.

Photo: AFP

Modèles de la collection printemps/été 2009 du créateur français Pierre Cardin.

Pour la femme, les couleurs sont «flashy» et acidulées, déclinées en robes parabole, le même modèle étant souvent proposé en plusieurs couleurs, pistache, jaune soleil, lamé, or ou argent. D'autres robes multi-paraboles en accordéon voient leurs cerceaux sertis de cristaux Swarovski. Elles sont construites comme pourraient l'être des luminaires au design futuriste.

Pour le soir, de souples robes d'organdi de soie, de mousseline de soie à manches chauve-souris imprimées de motifs floraux font bonne figure auprès de robes-fleurs, en corolle pour l'une dont le jupon apparent et rebrodé de tournesols pour l'une, ou de roses pour l'autre. Le «Lion» de la couture française, et aussi son vétéran, a été ovationné.