L'apprentissage du jeu d'échecs peut-il aider au développement scolaire des jeunes garçons ?

C'est ce que trois chercheurs en science de l'éducation de l'université du Québec à Rimouski (UQAR), Dominic Voyer, Michel Rousseau, du Campus de Lévis, et Viktor Freiman, (Université de Moncton), vont tenter de découvrir dans le cadre d'une étude réalisée en collaboration avec deux spécialistes de l'Académie d'échecs et huit écoles de la Commission scolaire des Chênes à Drummondville.

Durant deux ans, 200 jeunes élèves de troisième et quatrième année, âgés de 8 et 9 ans, vont suivre des cours d'échecs et les chercheurs de l'UQAR évolueront périodiquement les effets de l'apprentissage des échecs sur leur cheminement scolaire.

Les statistiques seront ensuite comparées à un autre groupe de 200 élèves qui n'auront pas suivis ces cours.

Selon les chercheurs universitaires, parmi les activités qui prennent en compte les caractéristiques et les intérêts des garçons, l'apprentissage et la pratique du jeu d'échecs semblent être un outil pédagogique particulièrement intéressant. Historiquement, le jeu d'échecs a attiré majoritairement les garçons.

La Fédération internationale des échecs compte 93 % de garçons parmi ses membres. Certains auteurs expliquent cet intérêt particulier qu'ont les garçons pour les échecs par le contexte plus compétitif que le jeu procure.

La recherche universitaire s'appuie sur plusieurs études dont une, datant de 1992, montre que la pratique des échecs permet d'augmenter les résultats scolaires des élèves de sixième ou septième année dans les domaines suivants: vocabulaire, compréhension en lecture, langage et calcul mathématique.

"Notre projet pourrait bien bouleverser le monde de l'éducation en permettant de prouver que l'étude et la pratique des échecs à l'école est un moyen ludique de favoriser la participation des garçons en classe pouvant même jouer un rôle sur la diminution du phénomène du décrochage scolaire", soumet le Drummondvillois Dominick Blanchette, président de l'Académie d'échecs.

Le projet d'étude, qui débutera au milieu du mois d'octobre, a obtenu le financement de la part du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) du Canada. L'étude se fera exclusivement dans la région de Drummondville.

M. Blanchette et son partenaire de l'Académie d'échecs, Normand Otis, donneront les cours aux jeunes garçons à raison d'une heure par semaine à l'intérieur des heures de classe. Les groupes témoins proviennent des écoles suivantes: Saint-Nicéphore, trois groupes, Saint-Pie X, un groupe, Saint-Étienne, deux groupes, et Saint-Joseph (milieu défavorisé), deux groupes.

"Il n'y a aucun frais pour les écoles participantes. De plus, elles garderont le matériel (jeux d'échecs) à la fin de l'étude et verront leur bibliothèque se garnir de quelques ouvrages supplémentaires pour avoir participé au projet. Il y aura également des prix de participation qui seront tirés parmi les élèves participants", explique M. Blanchette.

Ce dernier précise que l'Académie d'échecs a vu le jour à Sherbrooke et que la région du Centre-du-Québec est la plus dynamique au niveau des activités. Enfin, il suggère de regarder l'émission Découverte, à Radio-Canada, le dimanche 7 septembre à 18 h30, qui portera sur ce sujet.