Le vaccin ROR n'augmente pas le risque d'autisme, démontre un examen de tous les enfants nés au Danemark de mères danoises entre 1999 et 2010.

Le vaccin antirougeoleux, antiourlien et antirubéoleux (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) ne cause pas non plus l'autisme chez les enfants qui y seraient vulnérables et n'est pas associé à l'apparition de grappes de cas d'autisme après la vaccination, ajoutent les chercheurs dans les pages du journal médical Annals of Internal Medicine.

Un lien hypothétique entre le vaccin ROR et l'autisme continue à inquiéter certains parents, au point où plusieurs refusent maintenant de faire vacciner leur enfant. L'Organisation mondiale de la Santé estime que cette réticence face à la vaccination constitue l'une des dix plus grandes menaces à la santé publique. On note actuellement une recrudescence du nombre de cas de rougeole en Europe et aux États-Unis.

Près de 660 000 enfants ont été inclus dans l'analyse des chercheurs de l'institut danois Statens Serum. Un peu plus de 6500 d'entre eux ont reçu un diagnostic d'autisme.

Les scientifiques ont découvert que les enfants qui avaient été vaccinés étaient 7% moins susceptibles que les autres de souffrir d'autisme. De plus, le risque d'autisme augmentait de 17% chez les enfants qui n'avaient pas été vaccinés.

Les enfants qui comptaient des cas d'autisme dans leur fratrie multipliaient environ par sept leur risque d'autisme.

L'inquiétude est née en 1998, quand le journal médical The Lancet a publié une étude qui traçait un lien entre le vaccin et l'autisme. The Lancet s'est formellement rétracté en 2010, en reconnaissant que l'étude n'aurait jamais dû être publiée, et l'année suivante, le British Medical Journal a dénoncé un «trucage élaboré».

De multiples études, dont une publiée en 2004 par des chercheurs de l'Université McGill, ont assuré au fil des ans qu'il n'y a aucun lien entre le vaccin ROR et l'autisme.

Santé Canada recommande le vaccin ROR pour les enfants âgés de 12 à 15 mois.

L'agence fédérale prévient que «la perte de [...] confiance du public relativement à l'immunisation peut réduire le nombre de personnes qui sont vaccinées et entraîner la réémergence de maladies évitables par la vaccination et de complications connexes».