Coups de chaud, maladies cardiovasculaires ou rénales... Les problèmes de santé liés à la chaleur augmentent dans le monde à cause des effets du changement climatique sur les personnes âgées, les urbains et les patients déjà affaiblis par une maladie, prévient un rapport publié jeudi.

L'Europe est plus vulnérable que l'Afrique et l'Asie du Sud-Est car elle compte davantage de personnes âgées qui vivent dans les villes, où les effets de la chaleur peuvent être particulièrement ravageurs, selon ce rapport paru dans la revue médicale The Lancet et signé par des experts internationaux.

« La santé mondiale dans les siècles à venir dépendra de la nature et de l'échelle des réponses que nous apporterons au changement climatique », a souligné l'une des auteurs de ces travaux, la professeur Hilary Graham de l'université britannique de York.

Ce rapport annuel, baptisé « Compte à rebours sur la santé et le changement climatique », mesure 41 indicateurs-clés concernant ces deux sujets. Son édition 2018 est publiée à quatre jours de l'ouverture en Pologne de la 24e conférence mondiale sur le climat (COP24).

« En 2017, plus de 157 millions de personnes vulnérables âgées de plus de 65 ans ont été exposées dans le monde à des vagues de chaleur, soit 18 millions de plus qu'en 2016 », souligne le document.

« Conséquence de la hausse des températures provoquée par le changement climatique, les populations vulnérables sont exposées à des coups de chaleur, ce qui augmente leur risque de développer des maladies cardiovasculaires et rénales », estiment les auteurs.

Ces populations vulnérables sont les « plus de 65 ans, les habitants des villes et les patients atteints de maladies cardiovasculaires, de diabète et de maladies respiratoires chroniques ».

Ce phénomène menace non seulement la santé mondiale, mais aussi les économies nationales.

« En 2017, 153 milliards d'heures de travail ont été perdues à cause de l'exposition à la chaleur, soit 62 milliards de plus qu'en 2000 », particulièrement « en Inde, en Asie du Sud-Est, en Afrique subsaharienne et en Amérique du Sud », indique le rapport.

Quelque 80 % des heures de travail perdues l'ont été dans le secteur de l'agriculture (122 milliards), 17,5 % dans le secteur de l'industrie (27 milliards) et 2,5 % dans le secteur des services (4 milliards).

Le rapport pointe enfin l'insuffisance des budgets consacrés à adapter les systèmes de santé à l'augmentation des températures.