La poliomyélite, qui faisait des ravages dans des dizaines de pays il y a quelques décennies à peine, pourrait bientôt être chose du passé.

Telle est du moins l'ambition des responsables de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, qui se félicitent de n'avoir enregistré que 37 nouveaux cas en 2016, comparativement à 350 000 en 1988, une diminution de plus de 99 %.

La baisse se poursuit en 2017, puisque cinq cas seulement ont été enregistrés depuis le début de l'année. Ils sont concentrés dans trois pays - le Pakistan, l'Afghanistan et le Nigeria - où l'insécurité, l'isolement géographique et le manque d'infrastructures compliquent la tâche des intervenants.

Le plan stratégique élaboré pour venir à bout du virus responsable de la maladie prévoyait son éradication complète en 2018, mais les difficultés rencontrées dans ces pays ont entraîné le report de l'objectif à 2020.

« Il ne faut pas lâcher la pression », indique la ministre fédérale du Développement, Marie-Claude Bibeau, qui doit annoncer aujourd'hui à Atlanta une contribution additionnelle de 100 millions de dollars du Canada à la campagne de vaccination en cours.

Cet apport s'ajoute, note Mme Bibeau, à un plan sur cinq ans annoncé par le précédent gouvernement conservateur prévoyant l'injection de 250 millions.

Il porte à plus de 700 millions la somme totale fournie par le pays à la campagne, ce qui en fait l'un des plus importants contributeurs après les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Mme Bibeau pense que l'initiative contre la poliomyélite - qui regroupe de grandes organisations sanitaires, des États et des fondations privées - constitue un modèle d'autant plus intéressant qu'elle permet aux pays bénéficiant d'un soutien international de développer leurs infrastructures en santé.

Ils sont alors mieux placés pour faire face à d'autres épidémies, relève la politicienne, qui entend soutenir la formation de femmes comme intervenantes de première ligne dans les pays ciblés.

Le Canada est aussi engagé activement dans la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose. Une conférence tenue à Montréal en septembre dernier avait permis de recueillir des contributions totales de 17 milliards.

Les responsables du fonds mondial constitué pour lutter contre ces trois maladies ont annoncé que les sommes recueillies permettraient d'éviter 300 millions de nouvelles infections.