Le laboratoire pharmaceutique américain Merck abandonne une partie des essais en cours sur un traitement expérimental contre la maladie d'Alzheimer, qui avait pourtant été jugé prometteur, a-t-il annoncé dans un communiqué.

Cette décision a été prise après une analyse d'un comité externe qui a révélé qu'il n'y avait «pratiquement aucune chance d'obtenir un effet clinique positif», a expliqué le laboratoire dans un communiqué publié mardi soir.

Ce traitement expérimental était destiné aux personnes touchées par la maladie d'Alzheimer à des stades modérément avancés.

Merck a développé une molécule, appelée verubecestat, qui réduit la présence de protéines toxiques beta-amyloïdes dans le cerveau en bloquant une enzyme appelée BACE1.

Dans la maladie d'Alzheimer, une dégénérescence neurologique incurable liée au vieillissement, ces protéines forment des plaques en s'agglutinant, ce qui altère le fonctionnement des neurones, affectant les capacités cognitives dont notamment la mémoire.

Un premier petit essai clinique, dont les résultats avaient été publiés en novembre dernier, s'était pourtant révélé encourageant.

En revanche, Merck affirme que les études continuent pour évaluer la molécule verubecestat sur les patients atteint d'une maladie d'Alzheimer à un stade précoce.

Le comité externe consulté a d'ailleurs recommandé que ces études se poursuivent. Des résultats sont attendus en «février 2019», indique Merck.

«Si nous sommes déçus qu'un bénéfice n'ait pas été observé dans cette étude, notre travail continue» pour étudier la molécule «sur des personnes avec une maladie à un stade moins avancé», a indiqué Roger M. Perlmutter, président des laboratoires de recherche Merck, cité dans le communiqué.

Merck (également connu dans certains pays sous le sigle MSD) n'est pas le seul laboratoire dont les recherches contre la maladie d'Alzheimer connaissent des déboires .

Il y a trois mois, Eli Lilly, autre labo américain, a renoncé à commercialiser un traitement expérimental après des essais non concluants.

De nombreux laboratoires penchent ainsi sur des traitements capables d'arrêter ou d'inverser la maladie, quand les traitements actuellement commercialisés ne font que minimiser les symptômes.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence, dont une majorité de la maladie d'Alzheimer. Ce nombre devrait doubler d'ici 2030 pour passer à 65,7 millions, et tripler d'ici 2050 à 115,4 millions si aucun traitement efficace n'est découvert dans les prochaines années.