Trois bébés souffrant de microcéphalie sont nés en Thaïlande de mères atteintes du virus Zika, faisant redouter à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) mercredi des premiers cas de contaminations in utero en Asie du Sud-Est.

«Si un cas de microcéphalie dû à Zika était confirmé, ce serait le premier en Asie du Sud-Est», a réagi Michael Vurens van Es, représentant de l'OMS en Asie du Sud-Est interrogé par l'AFP après l'annonce par Bangkok de ces cas.

Les autorités thaïlandaises suivent de près 36 femmes enceintes infectées par Zika. Sur huit ayant déjà accouché, trois ont donné naissance à des bébés atteints de microcéphalie, selon le ministère de la Santé. Un quatrième bébé, qui n'est pas encore né, semble souffrir lui aussi de microcéphalie selon les échographies.

Mercredi soir, les autorités thaïlandaises ont finalement exclu que Zika soit responsable de la microcéphalie dans deux des cas, sans préciser la méthodologie utilisée.

Pour les deux autres cas, dont le bébé à naître, «nous avons besoin de réunir plus d'informations», a précisé à l'AFP Apichai Mongkol, directeur général du département des Sciences médicales.

L'OMS rappelle quant à elle que le virus Zika est présent depuis des années en Asie du Sud-Est, y compris en Thaïlande, et que la médiatisation des récents cas de microcéphalies en Amérique du Sud avait entraîné une surveillance plus étroite sur les autres continents, d'où le signalement de ces bébés atteints de microcéphalie en Thaïlande.

«L'augmentation des cas confirmés a coïncidé avec une surveillance accrue», a précisé le responsable de l'OMS interrogé.

Le ministère de la Santé thaïlandais rappelle que chaque année, entre 200 et 300 enfants souffrant de microcéphalie naissent chaque année en Thaïlande, en lien jusqu'ici avec d'autres maladies, comme la rubéole ou la varicelle.

Le Zika se transmet par la piqûre du moustique Aedes aegypti mais aussi par voie sexuelle.  Si une femme enceinte est infectée par le Zika, elle court un plus grand risque de donner naissance à un enfant avec une malformation du cerveau, connue sous le nom de microcéphalie.

Dans la revue médicale britannique The Lancet Infectious Diseases, des chercheurs recommandent de se préparer à une «épidémie globale» de microcéphalies dans les pays touchés par le virus Zika, dans une récente étude qui apporte des preuves supplémentaires de l'existence d'un lien entre ce virus et la microcéphalie du foetus.