Une approche développée au Canada pour traiter la dépendance aux opioïdes capte l'attention à l'international depuis sa parution dans une revue médicale à grand tirage.

Le Journal of the Americain Medical Associations (JAMA) a passé en revue ces lignes directrices établies par des autorités médicales de Colombie-Britannique pour traiter les troubles liés à l'utilisation d'opioïdes.

Un des auteurs, Dr. Keith Ahamad, soutient que l'approche se veut graduelle et fondée sur les faits - la première du genre à ses yeux.

Il souligne que le protocole, à l'intention des dispensateurs de soins de santé, écarte des stratégies traditionnelles qui se seraient avérées inefficaces et même dommageables.

Le protocole recommande notamment de ne pas avoir recours au sevrage rapide en guise de remède. Il encourage aussi le remplacement de la méthadone par la suboxone, qui inverserait les effets des opiacés et pourrait même traiter les surdoses.

Dr. Evan Wood espère que la reconnaissance de leur approche par le JAMA mènera à une prise de conscience quant au besoin de moderniser le traitement des dépendances. Il signale que beaucoup d'argent est dépensé pour pallier les conséquences de la dépendance, mais que la prévention n'obtient pas un financement équivalent.

Le protocole, intitulé «Guideline for the Clinical Management of Opioid Addiction», a été publié en novembre 2015, soit quelques mois avant que la Colombie-Britannique ne déclare une urgence de santé publique à la suite d'une vague de décès par surdose.

Selon les données du service des coroners de la province, les six premiers mois de 2016 ont été le théâtre de 371 morts imputées à des surdoses de drogue - une augmentation de 75 % par rapport à la même période, un an plus tôt. Dans plus de la moitié de ces cas, la substance consommée à l'excès serait le fentanyl.

Selon le JAMA, environ 2,5 millions d'Américains souffrent de dépendance à des opioïdes, et près de 29 000 d'entre eux sont morts d'une surdose en 2014 seulement.