Au Québec, une personne subit un accident vasculaire cérébral (AVC) toutes les 45 minutes, pour un total de 12 000 AVC chaque année. Or un rapport de la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC révèle qu'il existe un lien entre le fait du subir un accident vasculaire cérébral et le risque d'être atteint de démence.

Le docteur Andrew Demchuk, directeur du Calgary Stroke Program, affirme dans le rapport qu'« il faut étudier l'AVC et la démence comme s'il s'agissait d'une seule entité, car, d'une certaine façon, ces deux affections n'en forment qu'une ».

L'AVC et la démence sont deux maladies cérébrales. Un AVC se produit lorsque la circulation sanguine vers le cerveau est interrompue, causant la mort des cellules. La démence vasculaire est souvent consécutive à des lésions causées par un AVC.

Selon les recherches, une personne qui subit un AVC double ses risques d'être atteinte de démence. Des estimations fondées sur les données canadiennes les plus récentes indiquent que sur 100 patients sans antécédents de démence, 16 en seront probablement atteints après leur premier ou deuxième AVC.

Dans le rapport, le docteur Eric Smith, neurologue spécialisé en AVC du Calgary Stroke Program, écrit qu'« environ 3 pour cent des personnes dans la quarantaine au pays présentent des signes d'AVC silencieux », c'est-à-dire qu'un petit vaisseau sanguin se bloque de façon permanente, mais sans incidence sur l'activité musculaire ou les habiletés motrices, de sorte que la personne qui en souffre ne s'en rend pas compte. Selon M. Smith, il s'agit souvent de gens qui ont une mauvaise santé à cause de leurs facteurs de risque vasculaire. Ces personnes ne s'aperçoivent pas qu'elles subissent un AVC léger et il est ensuite trop tard pour intervenir, car les lésions sont irréversibles.

Par ailleurs, bien que l'AVC et la démence soient tous les deux liés à l'âge - le risque augmente en vieillissant -, ils sont « observés de plus en plus souvent chez des personnes relativement jeunes », indique le rapport. Or un AVC subi à un âge relativement précoce implique un risque accru de démence à un âge précoce.

La conclusion logique de ce lien entre ces deux affections est que la prévention de l'accident vasculaire cérébral représente une prévention de la démence. Et si certains facteurs de risque, comme l'âge, le sexe, le groupe ethnique ou les antécédents familiaux, ne peuvent pas être modifiés, d'autres sont associés à des comportements qui peuvent être changés. On suggère ainsi de maîtriser sa pression artérielle, d'adopter un régime alimentaire sain et équilibré, de faire de l'activité physique, de vivre sans fumée, de surveiller son diabète s'il y a lieu, et de consommer de l'alcool avec modération.