Médecins Sans Frontières (MSF) a réclamé, lundi, un meilleur accès à deux nouveaux médicaments pour les patients souffrant de tuberculose multirésistante (TB-MR), une forme grave de la maladie.

Dans un communiqué, l'organisme a déploré que, deux ans après leur approbation conditionnelle, la bédaquiline et le délamanide n'aient été administrés qu'à 2 pour cent des 150 000 patients qui en auraient besoin. Cette conclusion fait partie de la quatrième édition du rapport de MSF sur les obstacles compliquant l'accès aux médicaments contre la TB-MR, publié lundi.

MSF a fait valoir que l'utilisation des deux médicaments, les premiers à être développés depuis un demi-siècle pour lutter contre la tuberculose, de concert avec les traitements existants avait permis d'obtenir des résultats encourageants chez les personnes atteintes de TB-MR.

Il a indiqué que dans deux de ses projets menés en Russie (Tchétchénie) et en Arménie, respectivement 75 et 80 pour cent des patients souffrant de TB-MR dont le traitement avait été bonifié avec la bédaquiline et le délamanide pendant six mois n'avaient plus de bacilles de la tuberculose dans leur échantillon de crachat, contre 50 pour cent pour ceux ayant reçu le traitement traditionnel.

Par conséquent, l'organisme a demandé à Janssen et Otsuka, les laboratoires qui produisent les deux médicaments, d'accélérer leur enregistrement dans les États où les cas de tuberculose sont les plus élevés et de les offrir à des prix abordables dans les pays en développement les plus durement frappés par la maladie.

Il a aussi recommandé aux gouvernements concernés d'ajouter la bédaquiline et le délamanide à leurs protocoles de traitement nationaux et de délivrer des autorisations temporaires d'importation le temps que les demandes d'enregistrement soient approuvées.

«La tuberculose est curable. Pourtant, elle est aujourd'hui la maladie infectieuse la plus meurtrière dans le monde, a déclaré la Dre Grania Brigden, spécialiste de la tuberculose pour la Campagne d'accès aux médicaments essentiels (CAME) de MSF. Nous avons urgemment besoin d'un traitement mieux toléré par les patients, plus efficace, disponible et abordable. Sinon ça sera, comme d'habitude, l'impasse.»