Des chercheurs de l'Université de l'Alberta disent avoir identifié une structure moléculaire qui gère la quantité d'insuline produite par l'organisme, ce qui offre un potentiel inédit dans la recherche sur le diabète de type 2.

Il s'agit de la première fois que des travaux de ce type sont menés sur les cellules humaines, en l'occurrence des cellules pancréatiques de 99 donneurs humains décédés.

«Nous avons été vraiment capables de prendre des cellules post-mortem et de restaurer leur fonction comme des cellules bêta-pancréatiques de personnes normales et saines», a expliqué le docteur Mourad Ferdaoussi en entrevue avec La Presse Canadienne.

Il souligne que, chez les diabétiques de type 2, la gestion déficiente de l'insuline est attribuable à une dysfonction de ces cellules et qu'il serait possible de corriger le problème en rétablissant une sécrétion normale de leurs cellules pancréatiques.

«Nous avons identifié un mécanisme moléculaire qui est en partie responsable de cette dysfonction et nous avons été capables d'intervenir sur ce mécanisme à différents niveaux et de restaurer sa fonction pour sécréter de l'insuline», a-t-il précisé.

Selon le docteur Ferdaoussi, cette percée ouvre des voies très prometteuses pour un traitement éventuel de la maladie.

«Ceci permettrait de cibler ces molécules-là pour que puissent éventuellement être développées des drogues ou des approches thérapeutiques pour traiter le diabète de type 2», a-t-il dit.

Il a toutefois ajouté qu'on est encore loin d'un traitement accessible.

«Pour développer une molécule, il y a différentes phases d'études qui sont imposées par le législateur entre le moment où l'on découvre la molécule jusqu'au moment où elle se retrouve sur le marché. Ça prend plusieurs années», a-t-il dit.

Le diabète de type 2 est associé à un risque accru de cécité, d'accident vasculaire cérébral et de maladies coronariennes. Il est habituellement géré par des changements dans les habitudes de vie, notamment en termes d'alimentation et d'exercice.

L'étude a été publiée dans la revue américaine Journal of Clinical Investigation.