L'efficacité thérapeutique du cannabis est limitée voire incertaine, selon les symptômes, révèle une étude américaine publiée mardi qui analyse les résultats de 79 essais cliniques.

L'analyse des essais menés sur 6500 participants suggère que ce psychotrope est lié à une amélioration variable des symptômes, mais aucun de ces essais cliniques ne parvient à le démontrer statistiquement, estiment les chercheurs dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Les auteurs ont constaté que les cannabinoïdes pourraient être bénéfiques pour traiter des douleurs neuropathiques chroniques et les spasmes provoqués par la sclérose en plaques.

Mais ils ont trouvé des preuves jugées faibles que la marijuana procure une amélioration pour les cancéreux qui ont des nausées et des vomissements provoqués par la chimiothérapie ainsi que chez des personnes souffrant d'insomnie ou du syndrome de Tourette. Quant à l'anxiété et à la dépression, aucune amélioration n'a été constatée.

Cette recherche montre également un risque accru de certains effets secondaires, dont certains graves. Les plus fréquents sont des étourdissements, la bouche sèche, la nausée, la fatigue, la somnolence, l'euphorie, des vomissements, la désorientation, la confusion, la perte d'équilibre et des hallucinations.

Les chercheurs n'ont découvert aucune différence claire pour ce qui est des effets bénéfiques ou néfastes selon le type de cannabinoïdes et le mode d'administration. Il existe quelque 100 cannabinoïdes dans la plante de cannabis.

Selon les auteurs il est nécessaire «d'effectuer des essais cliniques étendus, solides pour confirmer les effets des cannabinoïdes ainsi que des recherches supplémentaires pour évaluer la plante de cannabis elle-même étant donné qu'il existe peu de données scientifiques décrivant ses effets».

Aux États-Unis, 23 États et Washington D.C., la capitale fédérale, ont légalisé l'utilisation médicale du cannabis et de nombreux autres pays ont des lois similaires.

«Si l'objectif des États dans cette légalisation est seulement d'ordre médical et non un moyen de décriminaliser la marijuana, pourquoi ce psychotrope n'est pas soumis au même processus rigoureux d'approbation que les médicaments», s'interrogent les docteurs Deepak Cyril D'Souza et Mohini Ranganathan de la faculté de Médecine de Yale (Connecticut).

Selon eux, «Il serait prudent d'attendre avant de permettre un usage étendu du cannabis d'avoir des preuves solides de ses différents effets afin d'élaborer un processus rationnel d'approbation».

Une autre étude publiée mardi dans le JAMA montre que seulement 17% des 75 produits administrés oralement et vendus à des patients dans trois villes américaines, Seattle, San Francisco et Los Angeles, indiquaient la teneur exacte de Tetrahydrocannabinol, la principale substance psychoactive du cannabis.