Une combinaison de vitamine B9 et de l'anti-hypertension artérielle enalapril a entraîné une nette réduction du risque d'accident vasculaire cérébral (AVC), selon un essai clinique mené avec plus de 20 000 adultes en Chine publié dimanche aux États-Unis.

Ces personnes qui souffraient d'hypertension artérielle n'avaient jamais eu d'infarctus au début de cette étude, précisent les auteurs qui ont présenté les résultats à la conférence de l'American College of Cardiology (ACC) qui se tient ce week-end à San Diego en Californie. L'étude est également publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Le Dr Yong Huo du premier hôpital universitaire de Pékin et son équipe ont choisi au hasard la moitié de ce groupe d'adultes à qui ils ont prescrit un traitement quotidien de 10 milligrammes d'enalapril et de 0,8 mg d'acide folique (vitamine B9) et de l'enalapril seul à l'autre moitié des participants. L'essai s'est déroulé entre mai 2008 et août 2013.

Les chercheurs ont aussi testé des participants pour différentes variantes d'un gène qui pourraient affecter les niveaux de vitamine B9.

Pendant la période médiane de 4,5 années de ce traitement, 282 participants ou 2,7 % du total ont eu leur premier accident vasculaire cérébral dans le groupe enalapril-vitamine B9 comparativement à 355 (3,4 %) dans le groupe témoin, représentant une réduction relative de 21 %.

L'analyse des données montre également de nettes réductions parmi les participants du groupe enalapril-vitamine B9 d'infarctus et de la mortalité cardiovasculaire de 25 % (3,1 % contre 3,9 %).

Mais il n'y a pas eu de différence notable dans les deux groupes pour les accidents vasculaires cérébraux hémorragiques.

Les accidents vasculaires cérébraux sont la première cause de mortalité en Chine et la deuxième dans le monde.

«Dans cette population chinoise, qui ne bénéficie pas de compléments d'acide folique, nous avons observé de très grandes variations dans les niveaux sanguins parmi les individus», écrivent les auteurs. Ils ont aussi constaté que «les effets bénéfiques de prendre de la vitamine B9 étaient beaucoup plus prononcés chez ceux dont les teneurs étaient faibles», ajoutent-ils.

Dans un éditorial publié dans le JAMA, les Dr Meir Stampfer et Walter Willett de la faculté de santé publique de Harvard écrivent que «les résultats de cet essai clinique ont des implications importantes pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux dans le monde».

«Une partie importante de la population mondiale, potentiellement plusieurs milliards, dont dans le nord de la Chine, au Bangladesh et en Scandinavie, ont des taux bas d'acide folique», soulignent-ils.