Le test de dépistage de l'antigène prostatique spécifique (APS) peut faire plus de torts que de bien et ne devrait pas être utilisé pour dépister le cancer de la prostate chez les hommes, prévient le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP).

Le groupe, mis sur pied par l'Agence de la santé publique du Canada, affirme que mesurer le taux d'antigène prostatique spécifique, ou APS, dans le sang n'est pas efficace car cela produit souvent des faux positifs qui mènent à des traitements non nécessaires.

Selon un membre du GECSSP, le Dr Neil Bell, près d'un homme âgé de 55 à 69 ans sur cinq obtient un résultat positif erroné au test de l'APS et environ 17 % subissent des biopsies inutiles.

Plus de la moitié des cancers de la prostate détectés résultent d'un surdiagnostic, c'est-à-dire que l'homme n'aurait pas eu de symptôme ou n'en serait pas mort.

Le surdiagnostic mène souvent à des traitements qui peuvent causer des problèmes d'impuissance, d'incontinence et d'infection. M. Bell indique que les résultats du test de dépistage de l'APS réduit de seulement 0,1 % les décès liés au cancer de la prostate. Il épargne donc un cas sur 1000.

La recommandation du groupe d'experts ne s'applique cependant qu'au test à des fins de dépistage du cancer, et non à des fins de mesure de l'efficacité d'un traitement. Des hommes passent ce test tous les deux ou quatre ans à partir de l'âge de 40 ans.

«Notre recommandation s'applique au dépistage, parce que nous pensons que les torts sont suffisamment grands [...] et la majorité des hommes ne bénéficieraient probablement pas d'un tel procédé», a dit Neil Bell au journal de l'association médicale canadienne, avant d'ajouter que les hommes qui se sentent inquiets par leur santé prostatique devraient en discuter avec leur médecin.

«Les médecins et les patients doivent être conscients du fait qu'un diagnostic hâtif de cancer de la prostate ne signifie pas toujours qu'il en résultera de meilleurs bénéfices.»