Les vaccins utilisés de façon routinière aux États-Unis chez les enfants contre différentes infections sont sûrs et ne sont pas liés à l'autisme ou à la leucémie, ne provoquant que très rarement des réactions graves, selon une étude publiée mardi.

En 2011, l'Institut de Médecine aux États-Unis (IOM) avait publié un rapport qui faisait l'unanimité du corps médical et concluait déjà à l'innocuité des vaccinations.

«Ces derniers résultats devraient rassurer certains patients et médecins», écrivent les auteurs de cette nouvelle analyse publiée dans la revue médicale Pediatrics, en référence aux craintes persistantes non fondées selon lesquelles des vaccins seraient responsables de l'autisme notamment.

«Il existe des preuves très solides que le triple vaccin rougeole, oreillons et rubéole n'est pas lié à l'autisme chez les enfants, une conclusion qui confirme les précédentes recherches sur ce sujet», soulignent-ils.

«Il existe également des preuves très solides que ce triple vaccin comme ceux contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la grippe hémophile et l'hépatite B n'ont aucun lien avec la leucémie infantile», ajoutent ces chercheurs, dont Margaret Maglione, de la Rand Corporation, un institut de recherche.

Les auteurs précisent en outre avoir trouvé des indications selon lesquelles certains vaccins oraux comme le Rotarix et le Rotateq, utilisés chez les nourrissons dès six semaines pour les protéger contre les gastro-entérites dues à une infection à rotavirus, pouvaient provoquer des réactions graves.

«Toutefois, ces réactions sont extrêmement rares et doivent être évaluées par rapport aux effets protecteurs que ces vaccins fournissent», tempèrent-ils, en expliquant que «le risque est très faible» avec 1,1 cas sur 100 000 doses de Rotarix et 5,1 cas sur 100 000 doses de Rotateq.

Les vaccins contre les rotavirus peuvent dans des cas rares provoquer une invagination intestinale chez les nourrissons, une sorte de télescopage de l'intestin qui requiert une intervention médicale d'urgence.

Le rapport fait aussi valoir que les vaccins ont été l'un des plus grands succès de politique de santé publique au XXe siècle pour éradiquer la variole et contrôler la polio et d'autres maladies infectieuses.

Les chercheurs déplorent ainsi le refus persistant de certains parents à faire vacciner leurs enfants, ce qui a contribué à des épidémies de maladies évitables comme la rougeole et la coqueluche aux États-Unis.

Dans un autre article accompagnant cette étude, également publié dans la revue Pediatrics, son auteur, la Dre Carrie Byington, une pédiatre de l'Université d'Utah à Salt Lake City, estime que si toutes ces études ne suffisent pas à éliminer les craintes des vaccins chez les parents, «elles devraient pouvoir au moins conforter la confiance des pédiatres» dans leur innocuité.

Une modélisation de l'impact de la vaccination de routine chez des enfants nés en 2009 montre que les vaccins éviteraient 42 000 décès et 20 millions de cas de maladies infectieuses.