Non seulement les bactéries colonisent-elles le placenta des femmes enceintes en santé, mais elles pourraient même jouer un rôle dans les naissances prématurées, démontre une nouvelle étude rendue publique mercredi.

On croyait jusqu'à présent que le placenta était un environnement stérile, même si des études antérieures ont démontré que l'humain cohabite avec des trillions de bactéries provenant de quelque 10 000 espèces.

Des chercheurs de l'université Baylor et de l'Hôpital pour enfants du Texas ont analysé 320 placentas donnés à l'aide d'une technologie qui permet de retracer l'identité génétique des bactéries.

Ils ont découvert que le placenta contient de faibles niveaux de bactéries, dont celles de la souche E. coli qui colonise l'intestin de la plupart des gens en santé.

Les chercheurs ont aussi été surpris de constater que la flore microbiale du placenta s'apparente le plus étroitement à celle retrouvée dans la bouche. Ils croient que les microbes se glissent possiblement dans la circulation sanguine de la mère, depuis la bouche, pour rejoindre le placenta.

Certains microbes permettent de métaboliser les nutriants, pendant que d'autres luttent contre les parasites ou encore freinent les contractions prématurées. Les chercheurs ont ainsi décelé, dans 89 placentas donnés après une naissance prématurée, des taux nettement plus faibles des bactéries qui semblent bénéfiques.

Les chercheurs prévoient maintenant analyser cet aspect en étudiant les microbes retrouvés dans la bouche et le placenta de plus de 500 femmes enceintes et à risque d'une naissance prématurée.

Les conclusions de cette étude sont publiées dans le journal Science Translational Medicine.