Un étudiant de 16 ans de Calgary, dans l'ouest du Canada, a reçu mardi un prix pour ses recherches sur une thérapie utilisant des nanoparticules d'or qui, injectées à un cancéreux et chauffées, tuent les cellules malades, a annoncé le laboratoire français Sanofi, promoteur du prix.

Le lycéen d'origine indienne Arjun Nair, élève de l'Académie Webber à Calgary, a fait avancer cette thérapie par photothermie, en démontrant qu'un antibiotique (17-AAG) pouvait permettre de contrer les défenses des cellules cancéreuses contre les «nanoprojectiles» et rendre le traitement plus efficace.

L'un des problèmes réduisant l'efficacité de la photothermie dans la lutte contre les tumeurs est la défense de ces dernières, qui produisent des «protéines du stress» pour se protéger contre la chaleur.

Arjun Nair a reçu le premier prix de 5000 dollars de l'édition 2013 du concours baptisé Sanofi BioGENEius Challenge Canada, attribué par un comité de chercheurs réunis à Ottawa au siège du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), sous la présidence du Dr Luis Barreto, ancien vice-président de Sanofi Pasteur.

Arjun Nair a reçu aussi un prix spécial pour le projet ayant le plus grand potentiel commercial.

Le jeune chercheur a passé deux années a travailler sur son idée. L'an dernier, il a pu utiliser les installations de deux laboratoires de l'université de Calgary et profiter de conseils de leurs dirigeants, Simon Trudel et David Cramb, une faveur rarissime pour un élève du secondaire.

Interrogé par l'AFP, il a dit s'être intéressé à son sujet après que sa grand-mère avait appris qu'elle souffrait d'un cancer. «Elle a beaucoup souffert pendant la thérapie, donc j'ai commencé à étudier les cancers en général et j'ai lu beaucoup de choses sur les traitements», a-t-il dit.

En même temps, il a remarqué que ces traitements occupaient une place importante dans les concours scientifiques au Canada et a décidé de relever le défi lui-même.

Au total, 208 élèves du secondaire travaillant sur 123 projets, tous développés avec des professionnels dans des laboratoires, ont participé à la compétition annuelle.

Arjun Nair a pu procéder à des tests pour démontrer la viabilité de la thérapie. Un modèle mathématique a également été développé pour évaluer le traitement synergique sur le plan théorique.

Il faudra encore des recherches pour que la méthode esquissée par Nair puisse atteindre l'étape de la commercialisation. Mais il affirme qu'il s'agit d'une perspective réaliste qu'il souhaite continuer à développer.

«C'est le départ d'une fantastique carrière de recherche pour ce jeune homme», a dit Jon Fairest, président de Sanofi Canada, après lui avoir remis son prix.