Une équipe de l'hôpital Royal Victoria a mis au point une nouvelle technique de dépistage du cancer de l'ovaire, une maladie qui touche 1 Québécoise sur 60 et tue 2 fois sur 3. Une dizaine de cliniques de dépistage seront ouvertes à Montréal d'ici trois ans. À terme, si toutes les femmes à risque font le test, 60 vies pourraient être sauvées chaque année à Montréal.

«Nous avons été frappées de constater que le cancer des ovaires a en fait son origine dans les trompes de Fallope», explique l'auteure principale de l'étude publiée dans la revue Lancet Oncology, Lucy Gilbert. «C'est pour cela qu'on ne parvient pas à le détecter facilement.»

Le Dr Gilbert, qui dirige l'oncologie gynécologique au Centre universitaire de santé McGill, a fait passer le test à 1450 femmes depuis 2008, dans le cadre d'un suivi à trois études internationales de dépistage précoce du cancer de l'ovaire. Ces études n'avaient pas réussi à percer le secret de la maladie.

«Nous avons détecté 100 cas graves de cancer des ovaires, dit le Dr Gilbert. Normalement, il n'y a que de 10% à 15% des patientes qui survivent plus de trois ou quatre ans. Mais avec notre dépistage précoce, on peut arriver à un taux de survie de 60%.» Le traitement est une intervention majeure suivie de chimiothérapie.

Le défi sera d'amener les femmes à risque à passer le test. Celles-ci ont certains symptômes, comme des problèmes urinaires ou de digestion ou des pertes de poids inexplicables, et ont plus de 50 ans.