Une équipe montréalaise a mis au point un test sanguin qui permet la détection précoce de la maladie d'Alzheimer. Ses travaux pourraient déboucher d'ici deux ou trois ans sur des applications cliniques.

«Jusqu'à présent, la seule manière de détecter formellement l'alzheimer est de faire une autopsie du cerveau», explique Vassilios Papadopoulos, directeur de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, qui publie ses travaux dans le Journal of Alzheimer's Disease. «Nous avons trouvé une corrélation nette entre la production d'une hormone du cerveau appelée DHEA et la détérioration cognitive liée à l'Alzheimer.»

L'étude du professeur de biochimie montréalais portait sur moins d'une centaine de patients. Il lui faut maintenant un échantillon plus large. «Dans deux ou trois ans, on pourrait détecter l'alzheimer avec une série de tests sanguins, comme on prend différentes mesures du cholestérol pour diagnostiquer les maladies cardio-vasculaires.»

L'autre méthode pour détecter l'alzheimer avant que la dégénérescence cognitive soit trop grande est la mesure de la «déficience cognitive légère» au moyen de tests de mémoire.

Pour le moment, seulement la moitié des patients considérés à risque à la suite de ces tests ont plus tard un diagnostic d'alzheimer.

Comment M. Papadopoulos s'est-il intéressé à cette hormone et à la maladie d'Alzheimer? «Je m'intéressais aux stéroïdes, dit-il. Le lien entre les deux est l'oxydation. La maladie crée de l'oxydation dans le cerveau. L'hormone DHEA est justement créée par l'oxydation. Chez les patients atteints d'alzheimer, il y a moins de production de DHEA, même quand on crée de l'oxydation.»