Le Tamoxifen, un médicament antioestrogène administré pour le traitement de certaines formes de cancer du sein, pourrait aussi contribuer à réduire la mortalité des personnes atteintes de cancer du poumon, relève une étude parue lundi dans la revue américaine Cancer.

De précédentes études avaient montré que les femmes qui suivaient une thérapie hormonale à l'oestrogène pour traiter les effets de la ménopause avaient un risque plus élevé de décéder d'un cancer du poumon.

L'étude publiée lundi se fonde ainsi sur l'hypothèse selon laquelle le fait de bloquer les oestrogènes pourrait améliorer la survie des personnes atteintes de cancer du poumon.

Elle porte sur 6655 femmes atteintes d'un cancer du sein entre 1980 et 2003, selon le registre genevois des tumeurs, dont près de la moitié, soit 3066 où 46%, ont reçu un traitement antioestrogène.

L'étude, menée par le Dr Elisabetta Rapiti qui a suivi l'état de santé de ces femmes jusqu'en 2007, relève que celles qui ont pris des antioestrogènes ont eu 87% de risques en moins de décéder d'un cancer du poumon que les autres.

En revanche, l'étude ne relève pas d'incidence significative du traitement antioestrogène sur les risques d'avoir un cancer du poumon.

«Nos conclusions confortent l'hypothèse selon laquelle il existe une influence hormonale sur le cancer du poumon», indique le Dr Rapiti.

«Si de futures études confirment nos conclusions et déterminent que les agents antioestrogènes améliorent la survie des personnes atteintes de cancer du poumon, ceci pourrait avoir des conséquences substantielles sur la pratique clinique», ajoute-t-elle.